Dévoilé en 2019 par la radio américaine NPR, le jeune homme originaire d’Alaska signe un opus aérien et profond à la fois.
Lauréat du prix Tiny Desk de la radio américaine, qui a notamment révélé la sensation blues Fantastic Negrito en 2015, Quinn Christopherson se dévoile dans “I am Bubblegum”, un ensemble de pop indépendant qui n’hésite pas à aborder des sujets très personnels.
L’apologie de la légèreté
En octobre dernier, l’artiste sortait le premier single de l’EP : ” Bubblegum”. Sans manquer de rappeler le titre de l’album, ce morceau prend la première position de l’ensemble de trois morceaux de “I am Bubblegum”. Le single s’accompagne d’un clip réalisé par Emma Agnes Sheffer, une artiste également originaire d’Alaska et spécialiste des répétitions. Marqué par une sorte d’insouciance, des silhouettes se distinguent, volent et retombent, sur un fond de grand ciel bleu, ce clip définitivement espiègle introduit gaiement l’EP.
Pourtant, l’esprit de la vidéo, sous le signe de la légèreté, contrebalance des paroles plus sombres, entrecoupées de la répétition de la rengaine : “I don’t know who I am” (Littéralement : “je ne sais pas qui je suis”). De la même manière que les percussions délicates et les chœurs féminins créent un cadre aérien, la voix profonde de Quinn Christopherson impose un contraste notable.
Un EP aux allures de confessions
Le musicien confie : “‘Bubblegum’ parle du fait d’évoluer et de grandir en tant que personne. On devrait célébrer le fait de ne pas savoir qui on est.” Ce premier morceau est donc un retour sur soi, une célébration du chemin parcouru, rejetant l’angoisse de l’incertitude.
Homme transgenre, Quinn Christopherson a sa propre expérience du changement, justement. Dans le second titre, “Good Boy”, il joue de sa double perception et adopte volontairement le point de vue d’une femme à laquelle il a pu s’identifier pour mieux se jouer des rôles imposés au genre. Sans chercher à éviter l’ironie, ce titre raille avec douceur l’hypocrisie de certains positionnements attendus des hommes, rappelant alors le travail de Desmond Myers.
Plus intime, “Loaded Gun” est une complainte d’un artiste qui a soif d’aventure. Mémoires d’un temps où l’avenir de sa carrière relevait encore du fantasme, ce dernier titre prend des allures de confessions, répétant “Your boy, yeah he’s a loaded gun. Your boy, he needs to run” (“Ton garçon, il est prêt à craquer. Ton garçon, il a besoin de fuir”) . Entre ce désir dévorant de s’échapper et l’angoisse des débuts, Quinn Christopherson y livre avec finesse sur un instant de son passé.
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