Si les tableaux classiques révélaient une beauté corporelle retouchée, ici les photos de David Quesada Acedo sont la preuve qu’un simple jeu de lumière peut rendre toute image divine.
David Quesada Acedo est photographe barcelonais né en 1992. Il a dernièrement fait partie des 10 lauréats du concours FishEyeInside pour son autoportrait saisissant “Happy Birthday to me”. Travaillant d’abord comme stratège et concepteur de marque, il s’est finalement tourné vers la photographie, un refuge qui lui permet de s’exprimer et d’aider les autres à en faire de même.
Sa connaissance du milieu de la mode est un plus dans sa carrière de photographe, il travaille fréquemment avec des magazines comme Vogue, Pop Tag, Plein Tag pour de nouvelles collections. Ses portraits de mannequins brouillent la frontière entre mode et beaux-arts.
La volupté des toiles classiques
David est un amoureux de l’Histoire de l’art ; les natures mortes néerlandaises et les peintures de la Renaissance italienne sont ses sources d’inspirations. Cet œil raffiné se ressent dans ses photographies, à tel point que parfois, on est en droit de se demander s’il s’agit d’une photo ou d’un tableau.
Ce qui l’anime, c’est la beauté dans la simplicité. Il réalise de nombreux nus, homme ou femme. Les corps sont parfois habillés par un voile transparent, comme le voulait la mode Classique, dans un cadre luxueux. Il possède un don pour réveiller la magnificence des corps humains en les faisant poser majestueusement. Bien souvent, on ne voit pas leur regard, David Quesada Acedo photoshop ses photos pour mettre du flou sur les yeux, comme si les regards s’échappaient. On ne peut clairement voir les émotions des personnes, on ne peut qu’imaginer ce qu’elles ressentent et construire nous-même l’histoire autour du cliché, laissant une part de mystère.
Les corps, en tension, sont mis en valeur par les jeux de lumière que saisit le photographe. Parfois en jouant sur le clair-obscur, il fait ressortir la chair, les ombres se déposent comme des dessins sur la peau et la caressent. Les courbes sensuelles sont celles de dieux et déesses, une volupté s’en dégage.
Autour des personnages, le photographe dispose différents objets symboliques du classicisme : des fruits, des fleurs, des miroirs où se reflètent les visages, des tissus riches… Les décors sont somptueux, fait de couleurs éclatantes : rouge, orange, bleu, qui ornent les peaux blanches. Les compositions sont élaborées, elles montrent le travail de David Quesada Acedo en recherche intense pour faire de son art un chef-d’œuvre. Quelques fois un nuage se dissimule dans l’image, allégorie des cieux, nous croyons voir des photographies capturées dans l’Olympe.
Un de ses travaux captivant sur le nu est la série photographie Saudade. Lors d’une après-midi morose, tandis que le ciel était rose, David Quesada Acedo imagine déposer des corps nus dans une étendue d’eau rose clair. Les visages sont cachés, les corps tordus, on ne sait pas si les personnes sont en extase ou en souffrance, le photographe nous laisse voir ce que l’on souhaite. Le corps se mélange à l’eau rose et devient flou, on croit voir une chimère, un rêve tout cotonneux. Les photographies sont splendides, très féeriques, on laisse volontiers notre regard se perdre sur chaque partie des corps pour faire vagabonder notre esprit.
Photographier et voyager
David Quesada Acedo est aussi un explorateur, il a parcouru le Népal, la Thaïlande, l’Inde et différents pays d’Europe afin d’explorer la vie, l’art et les anciens mondes. Récemment, son travail a été bloqué par la pandémie, il a pourtant saisi l’occasion pour rechercher de nouvelles voies et de visions à son art. Il a ouvert un nouveau compte Instagram où l’on peut découvrir ses clichés de voyages, il présente ses photographies comme des documentaires.
En capturant les instants de sa vie à l’étranger David Quesada Acedo nous les partage. Dernièrement, Il s’est rendu au Chili. Alors qu’il circulait entre la Biélorussie et l’Ukraine, le photographe décide de partir vers une contrée plus chaude et se tourne vers l’Amérique du Sud. Muni seulement de son sac à dos et d’une tente, il part en stop loin de l’agitation des villes modernes pour les merveilles de la nature. Côtes maritimes, déserts, sommets et vallées, chaînes de montagnes (parfois à plus de 4200m d’altitude) sont la multitude de paysages chiliens qu’on peut admirer sur ses photos. Les plans larges montrent l’étendue de ce territoire et toute sa richesse.
Quelques photos nous montrent aussi ses moments partagés avec des locaux : leurs tenues, leurs danses et leurs coutumes, ainsi que des moments de rencontres dans lesquelles de larges sourires s’affichent. Bien plus qu’un documentaire, il s’agit un album souvenir d’un trip entre amis qui nous fait voyager entre le Chili et sa culture.
Si vous désirez en connaitre plus : Instagram.
Vous pouvez aussi consulter un autre article sur Lilli Waters qui travaille les mêmes esthétiques.