Inspirée par les peintres préraphaélites John Williams Waterhouse & Dante Gabriel Rosetti, et les photographes Julia Margaret Cameron et Francesca Woodman, la photographe Australienne Lilli Waters crée des compositions complexes avec un jeu de lumière subtile pour sa série Anthropocene, The Age of Humans. L’ambiance, à la fois lugubre et tranquille, offre un portrait contrasté de la femme, à la fois forte et vulnérable.
Lilli Waters déconstruit le mythe de la féminité
L’artiste explique que cette série fait référence à des récits bibliques, plus précisément aux récits de la Création et de la Chute de l’Homme (et de la Femme). La Chute de l’Homme est habituellement caractérisée par le tourment et la honte, mais dans l’œuvre de Lilli Waters la présence de la femme donne un caractère ambigu et onirique à ce récit. La peau marbrée des silhouettes, lumineuses dans l’obscurité et situées en plein cœur de paysages naturels, évoque la pureté et l’innocence propres aux récits mythiques et féériques.
“Avec les feux de forêts qui ravageaient l’Australie, nos options étaient plutôt limitées. J’ai alors décidé d’aller à Murray Sunset National Park, situé à 7h de Melbourne. Après quelques jours dans la petite ville de Sea Lake, nous avons décidé d’abandonner notre itinéraire initial et nous nous sommes dirigées vers les environs luxuriants de Grampian Ranges à la recherche d’un coin d’eau”.
Lilli Waters
Un équilibre parfait entre force et fragilité
Lilli Waters fait le choix de s’éloigner des clichés qui collent à la peau des femmes depuis des millénaires en décidant de brosser des portraits de femmes libres, fortes, nonchalantes et indomptables. L’usage de la dentelle, une première dans l’œuvre de Lilli Waters, représente le romantisme, le féminin. L’artiste y voit un symbole de la complexité du féminin, qui oscille entre vulnérabilité et force.
Dans cette série, il y a une impression de communion et de rapports sensuels entre l’Homme, ou ici de la Femme et la Nature.
En couvrant le visage de son modèle, l’artiste souhaite faire de cette série photographique un miroir dans lequel toutes les femmes peuvent se reconnaître. L’anonymat du modèle lui offre la possibilité de porter un message universel.
1 commentaire
Maurice Joly
Vraiment très créatif !