Avec son univers iconographique proche du bestiaire fantastique, l’illustratrice russe Asya Lisina nous présente des scènes de vies surréalistes en compagnie de ses drôles de créatures.
Après des études au Lycée d’Art de Moscou et au Gerasimov State Institute of Cinematography, Asya Lisina se lance dans l’illustration et le graphisme. Désormais, elle travaille avec le studio d’art Lebedev et réalise publicités, couvertures de livres, aquarelles, mais aussi différentes expérimentations en art pixelisé ou en animation. Mais ce qui distingue cette artiste, c’est son univers tout aussi décalé que les histoires qu’elle décide de nous raconter à travers ses illustrations.
Un univers bien singulier
Les ambiances colorées et joyeuses de ses œuvres nous attirent par la suite à nous pencher sur les détails de celles-ci. Lorsqu’on décide d’étudier d’un peu plus près, on pourra y trouver quelque personnage loufoque sortant de la forêt tropicale, ou encore une créature déambuler librement dans ce monde dont on ignore toute règle.
Le bestiaire de l’imaginaire
Ce qui fascine également avec le travail d’Asya Lisina, c’est cette facilité de croquer toute sorte d’animal pour nous le présenter sous un angle tout autre, flirtant avec l’imaginaire. Tantôt l’on retrouve un coq doté d’un corps d’iguane, tantôt c’est un pigeon aux pattes de bouc. Le bestiaire ainsi dressé peut même rappeler les figures de Salvador Dali, à mi-chemin entre imagination et onirisme. Des animaux aux membres sculptés en épine, des réappropriations ubuesques de parties de leur anatomie, des déformations les étirant ou les raccourcissant…
Pour moi, la réalité visuelle n’est qu’une combinaison fractionnelle de significations.
Asya Lisina
Abominations, Frankenstein de l’animal, les créatures de l’illustratrice peuvent dégoûter, fasciner ou perturber, mais dans tous les cas, elles ne laisseront pas indifférent. Tout en maîtrisant l’aquarelle, ses portraits d’animaux aux couleurs douces sont semblables à des dessins d’observation de créatures imaginaires.
Les animaux et créatures de toutes sortes semblent être un des attraits de l’artiste, puisque celle-ci nous dresse également les portraits d’animaux quelque peu plus réalistes que les précédents. On peut ainsi parler de sa série sur les chiens guerriers, où chacun se voie attribuer tout un attirail d’armement. Ces associations d’idées, semblable à des cadavres exquis et esquissés, Asya Lisina semble en faire sa marque de fabrique, nous offrant à chaque fois des êtres burlesques et décalés. Délaissant ici l’aquarelle, l’artiste nous présente ses chiens guerriers selon son interprétation de chaque race de canidé.
Des influences pop et acidulées
Asya Lisina nous dresse également des scènes de films issus de la culture pop. On peut penser à Narnia, mais aussi à Harry Potter en passant par Taxi Driver, la démarche s’inscrit dans une interprétation personnelle d’œuvres cultes. L’influence de la pop culture est bel et bien présente. Récemment sur son Instagram, l’artiste nous as même présenté une illustration du film Pulp Fiction, présentant Mia Wallace. Dans un style épuré, on retrouve cette idée de dresser un portrait, une constatation sur ce qu’elle interprète du personnage, une annotation de ce qu’elle peut observer, à la manière du bestiaire précédemment évoqué.
L’illustratrice Oda Iselin, dont nous avions précédemment parlé dans cet article, nous offrait également la possibilité de pénétrer son univers loufoque et mystérieux à travers ses aquarelles.
Asya Lisina dispose également d’une boutique sur son site où elle nous propose d’autres types d’illustrations, aux décors variés et aux ambiances toutes plus singulières les unes que les autres. Flirtant entre surréalisme et absurde, les créations de l’artiste sont toutes uniques en leur genre et offrent une proposition au rêve, une invitation au voyage imaginaire.