A la découverte de l’artiste Louise Reimer

Malina Cimino - Le 22 avril 2024

Le féminisme est sa source d’inspiration. Derrière ses dessins aux traits légers, Louise Reimer fait passer des messages forts.

De Louise Reimer, on ne sait pas encore grand chose. Internet n’est pas très bavard et nous n’avons pas encore la chance d’habiter le Canada.
Quelques éclaircissements quand même : tout d’abord, l’artiste s’exprime principalement au crayon, à l’encre et à l’aquarelle.
Un de ses projets qui a fait le plus parler de lui c’est sa reprise des célèbres maisons dans Harry Potter – Serdaigle, Gryffondor, Poufsouffle et Serpentard – pour le site anglais Sparklife. Des emblèmes teintés de féminisme : des femmes aux sourcils froncés, habillées de veste de motardes scandent des slogans tels que : “montre le griffon d’or au patriarcat” ou encore “ôte tes serres d’aigles de mon corps” .

Ça transpire le Girl Power, donc forcément, ça nous plaît.

Le paradis féministe de Louise Reimer

Très vite, on se rend compte qu’il y a deux facettes dans le travail de Louise Reimer. D’un côté, ses femmes coriaces ou blasées, mais toujours sympa, de l’autre, des couleurs pastels qui nous posent dans un univers aux allures rétro-hippies.

Au travers de ces deux facettes, son travail explore le sexe, la nature, la solitude, les relations, la religion, par le biais la figure récurrente de la femme et du thème de la féminité. Il y a peu d’hommes dans le travail de Louise, et lorsqu’ils sont présents ce sont juste des portraits, parfois peu avantageux. Une sorte de paradis féministe où les femmes sont libres et les hommes inexistants.

Une fan de Shelley Duvall

Louise Reimer aime jouer avec les motifs et les couleurs de sa palette. Elle garde une simplicité assumée dans les traits et c’est pourquoi l’on peut qualifier son art de rupestre.

Ce qui ne l’empêche pas de mettre en avant une de ses idoles : Shelley Duvall. L’actrice est à l’honneur sur des tickets que l’on peut acheter sur la page Etsy de Louise Reimer.

Quand elle évoque l’icône du cinéma, l’illustratrice ne tarit pas d’éloges : « elle est si talentueuse et belle, une superbe actrice qui a joué dans de nombreux classiques de l’histoire du cinéma. Certes, on s’en souvient surtout pour son rôle dans The Shinning. Beaucoup de gens confondent même l’actrice avec son personnage dans ce film. Ce qu’on ne sait pas, c’est que Kubrick la poussait à bout pour qu’elle arrive à ce niveau de démence. »

Mise en lumière

Louise Reimer dessine aussi des motifs pour de grandes maisons de mode et a été publiée dans quelques revues comme Quill and Quire, Write Magazine, Broken Pencil, Double Dot Magazine, où elle côtoie le graphiste français Raphaël Garnier, Weird Canada, Discorder, Matrix Magazine, ou encore Good Good Girl.

En 2013 elle lance une collecte de fond pour éditer deux livres, l’un en collaboration avec Noe Bagshaw qui explore les côtés désagréables de l’athlétisme et de la féminité. Le second s’attelle à la relecture des mythes grecs, avec par exemple l’enlèvement d’Europe. Elle a aussi participé à l’illustration du livre “Why Did No One Tell Me This ? : The Doulas’ Honest Guide for Expectant Parents”, qui s’adresse à tous les futurs parents en s’extirpant de tous les clichés sexistes autour de la natalité et de la parentalité.

Autant vous dire qu’ici, à Beware, on attend avec impatience que son travail gagne encore en reconnaissance et en visibilité ! En attendant, ses illustrations sont à voir et à revoir sur sa page Instagram.