À l’aide de formes géométriques les plus simples, Yuschav Arly nous propose des portraits réalistes au regard envoûtant, le tout dans des compositions reprenant les codes de la photographie de mode.
Basé à Bali en Indonésie, Yuschav Arly est un illustrateur digital autodidacte, indépendant depuis 2009. Il est désormais représenté par l’agence JSR de Londres. Il se distingue surtout par ses illustrations vectorielles de portraits, majoritairement féminins.
L’utilisation de l’image vectorielle
En illustration digitale, il existe différentes techniques de création, et parmi elles on peut trouver l’image vectorielle. Ce terme un peu barbare désigne en réalité la manière dont est construite l’image. Ainsi, l’image vectorielle est composée de plusieurs objets géométriques individuels (droite, arc de cercle…). Elle est donc faite d’équations mathématiques aux paramètres différents : hauteur, largeur, rayon. L’image vectorielle est l’opposé de l’image matricielle, qui est quant à elle composée de points numériques : les pixels.
Avec cette façon de travailler, l’artiste peut choisir d’imprimer ses œuvres bien plus facilement par exemple, car l’agrandissement de l’image ne pixelise pas l’image vectorielle. C’est une technique difficile à utiliser, puisque les œuvres ne sont composées alors que de formes diverses, qu’il faut décomposer et mettre en place de la bonne façon pour arriver à un résultat concluant, réaliste, mais également esthétique. Les ombres ou les dégradés de couleur par exemple, ne sont possibles qu’en superposant plusieurs couches les unes aux autres.
Saisir l’essentiel
Les arrière-plans sont simples et minimalistes, ils ne se composent parfois que de formes géométriques ou encore d’un simple fond uni. Cette quasi-neutralité du fond permet en réalité de mettre en avant le véritable sujet de chaque illustration. En utilisant des fonds graphiques, les silhouettes se détachent, les expressions des visages prennent leur importance et le regard du spectateur se porte instinctivement vers les visages de ces portraits.
Avec une démarche proche de celle de la photographie de mode, l’illustrateur souhaite mettre le modèle en avant. Il va choisir sa posture, l’habiller comme il le souhaite, il associe les couleurs du décor avec celles de la tenue ou des cheveux, tente des styles différents… Mais toujours sous la forme du portrait numérique. La technique est au rendez-vous, et la créativité qui en découle également. On est frappés par le réalisme des visages, la douceur de la peau, les regards perçants et parfaitement mis en valeur.
Yuschav Arly et sa facilité à capter le regard
Les couleurs choisies, souvent complémentaires, permettent de contraster l’ensemble et en détacher le modèle. Notre regard se dirige alors vers ces visages réalistes, ces expressions figées, mais pas pour autant dénouées de toute émotion. La douceur des portraits n’en est que plus frappante lorsqu’on se rend compte que le tout n’est “qu’un” ensemble de formes géométriques et d’équations mathématiques. Ce réalisme si particulier n’est pas sans rappeler les dessins d’Hsiao-Ron Cheng.
Parmi les portraits d’inconnu.e.s, on retrouve cependant celui d’une personnalité du monde de l’art ; et ce n’est autre que l’artiste Yayoi Kusama. Connue pour ses installations et ses œuvres ornementées méthodiquement de points rouges, il n’est pas difficile de comprendre ici cet hommage de Yuschav Arly, qui s’apparente même à un clin d’œil.
À la fois réalistes sans être “trop parfaits pour être vrais“, les portraits de Yuschav Arly dégagent une aura particulière, une atmosphère envoûtante et apaisante.
Pour retrouver le travail de Yuschav Arly, ça se passe sur son Instagram ou encore sur son Behance.