Le photographe français Yann Stofer, dans son ouvrage House is not a home, retrace son long périple sur les routes américaines et ses rencontres journalières. Sa monographie immortalise une jeunesse sans limites ni modérations. Les photos mettent en lumière des personnages aux comptoirs de café, des paysages intemporels et des soirées qui tournent mal.
Arrêt sur image. Clichés argentiques minimalistes. Porte-fenêtre sur la réalité. Couleurs acidulées, attractives.
Dans l’ensemble de son travail, Stofer aime montrer ce que les autres ne voient pas. Par exemple, sa série sur Saint-Tropez. Il photographie l’envers du décor de la ville, marquée par une pauvreté soudaine : les ruines de caravanes et les espaces en libre déchetterie prennent place dans un autre genre de basse-cour.
Les cadrages réfléchis et les tons glacés de ses photos renvoient au coté kitsch de la publicité. L’image tend vers l’artifice dans ses portraits de voitures et célébrités post open-bars. Il n’hésite pas à rendre hommage à sa grand-mère et les fissures de sa maison, à présenter l’impuissance de l’homme face à la nature.
Stofer est également connu pour ses photos de modes qui gardent cette étrange intensité du presque parfait. Il s’adresse aux contemporains avec ou sans leurs consentements.
Les panneaux publicitaires n’ont qu’à bien se tenir.
Yann Stofer aux Editions Kaiserin