En découvrant World Class Cinema, on pourrait s’inquiéter de sombrer sous le charme d’un énième bedroom producer, plus soucieux du rebondi de sa couette et du nombre de vues de sa story au supermarché bio de son quartier, que de la qualité du son qu’il produit…Mais il n’est pas vraiment de ce bois, le Gus : en atteste l’excellent I’m just snacking qui achèvera de vous convaincre.
Malgré de mauvaises habitudes, on prend donc le temps de regarder ce nouveau clip en entier, de s’acclimater à l’ambiance adolescente, à la blondeur californienne du garçon, lui qui nous avait (presque) converti à la coupe au bol verdoyante ou de jais. Sa recette est bien rodée : enregistrement analogique, instruments live, filtrage des sons trop « parfaits » via un ampli ou une radio, histoire de lui rendre une texture. Gus sait y faire, et ça fonctionne.
Pop assumant pleinement sa légèreté, World Class gagne les cœurs par sa mélodie aussi désinvolte que terriblement sucrée. On se promène à travers des rêves de cinéma dans lesquels on ne peut que se reconnaître, sur un petit beat funk et une voix aussi douce que rocailleuse…Loin de bouleverser les codes du genre, Gus Dapperton délivre une bonne indie pop, et c’est déjà pas mal…