Villette Sonique : 4 jours intenses de bonheur alternatif

Image d'avatar de AmandineAmandine Schieber - Le 28 mai 2015

La vie reprend doucement son cours après quatre jours passés à Villette Sonique. Le Parc de la Villette était pendant un long weekend the place to be. Entre douceurs bruitistes et claques électriques, le festival a décidément inventé un bon cocktail à base d’indie et d’underground, qu’on a apprécié sans modération sous le soleil parisien. Retour sur quelques moments intenses qui ont marqué nos esprits enivrés par les effluves de bière fraîche et de bonheur alternatif.

JOUR 1 – VIOLENCE ORGASMIQUE

Ausmuteants - Wet Dreams
Ausmuteants

Si tu apprécies les ambiances un peu crasseuses, le line-up du vendredi était alors fait pour toi. La soirée a commencé pour nous avec Ausmuteants, un band qui nous fait un peu penser à Fidlar version australienne. On les imagine volontiers fumer des joints en buvant de la cheap beer. Un côté jeunesse en pleine rebellion qui joue le torse à l’air. Bref, du garage qui flirte avec du synth punk, un truc bien badass  et une grosse dose d’énergie en prime.

The Gories
The Gories

Pause clope(s). Puis nous voilà devant The Gories, groupe des années 80 et pères spirituels de la scène garage actuelle. Lumières rouges, couleurs chaudes, on a un peu les joues qui s’enflamment devant un band qui a inspiré toute une génération de musiciens. Un bon live, une touche de blues bien singulière, mais on a envie de se faire un peu plus malmener.

Thee Oh Sees
Thee Oh Sees // John Dwyer

Faut peut-être avoir des tendances SM pour se retrouver au premier rang d’un show de Thee Oh Sees. On se fait traîner dans tous les sens, et on adore ça. John Dwyer, leader charismatique du band californien, gobe son micro et enchaîne les bouteilles. Un mec qui transpire tout ce que le rock a de plus primitif et sauvage. Neuf albums en sept ans et toujours cette putain de folie transcendante. Un truc à voir une fois dans ta vie, juste pour te dire que t’as assisté au live d’un des groupes  les plus doués de sa génération (coucou les deux batteries). Les Oh Sees sont énervés et leur son quasi mystique réussit à foutre en transe toute la Grande Halle. Respect.

JOUR 2 & 3 – WEEKEND BUCOLIQUE

Girl Band
Girl Band

Deux jours à se frayer un chemin dans une foule de curieux et de mélomanes, de poussettes et de Stan Smith. Un melting pot sonique qui pique-nique de manière rituelle avant de rejoindre les différentes scènes. On a assisté à de nombreux shows pendant ces après-midis festifs. On citera la prestation énergique et barrée de Cheveu, ambassadeurs du shitgazing. La découverte de Marietta (chanteur de Feeling Of Love) en solo, qui nous a transportés dans un délire excitant et intimiste. L’envie étrange de se rouler par terre en arrachant des touffes d’herbe devant le post punk des irlandais de Girl Band. Le mélange de panique et d’extase devant le groupe montréalais Ought, sorte de beauté hybride entre Fugazi et Joy Division.

Ought
Ought

Puis bien sûr entre deux gorgées, le rendez-vous était donné au Village Label, incontournable lieu du festival où la musique indépendante a pu s’exposer au milieu de ce rassemblement éphémère.

JOUR 4 – VOYAGE COSMIQUE

Chocolat
Chocolat

On est partis pour un dernier round. Une soirée psyché qui a réussi à calmer en nous l’angoisse de ce satané concept de fin. Un lundi à finir par flotter dans les airs, c’est ce qu’il nous fallait comme thérapie. Pas tellement amateurs de rock francophone, on a quand même été séduits par les montréalais de Chocolat. Réputés pour avoir été des gars un peu trop trashés en tournée, on les voit là dans une fusion cohérente. Le décor nous fait un peu délirer, on se croirait dans un voyage sous LSD avec Willy Wonka. Une pop rétro aux accents psyché, on aime ou on n’aime pas mais leur live finit par transporter.

The Black Angels
The Black Angels

Nos jambes commencent à fatiguer mais on réussit sans trop de mal à garder la cadence devant The Black Angels. Des corps qui s’agitent frénétiquement sur leur musique nébuleuse, tantôt Doors tantôt Velvet. Une expérience parfaite pour tout passionné de sons psychés. Les beats sont puissants et nous extirpent de notre état de demi-sommeil. Et si le son déconne en fin de set, on s’en rend compte qu’à moitié grâce à la frénésie jouissive dans laquelle ils ont réussi à nous coller.

Et puis, arrive le chemin du retour. Bouche de métro bondée, dernière discussion sur les pavés. On se regarde sans trop savoir quand le temps s’est arrêté. Villette Sonique, you fucking rock.

Photos : Yannick Furgal

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Amandine Schieber
Article écrit par :
French writer | Music lover | World explorer | Dream catcher

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