À Trieste en Italie, l’association culturelle dotART, a rendu le verdict suite à son 11e concours URBAN photo Awards. Zoom sur les vainqueurs de la nouvelle catégorie de cette rencontre ; l’URBAN Book Award.
Un prix, quatre vainqueurs
Chaque année depuis plus d’une décennie, le Musée Civique de la Municipalité de Trieste ou Musée Sartorio, dans le nord le l’Italie, s’allie au concours URBAN Photo Awards organisé par dotART, une association italienne dédiée au support et à la visibilité des projets photographiques nationaux et internationaux.
Cette année, en plus des catégories habituelles de la meilleure photographie et celle du meilleur reportage ou portfolio, s’inscrit une nouvelle catégorie, l’URBAN Book Awards, dédiée aux projets plus larges, nécessitant un plus large panel de clichés par artiste. Les quatre vainqueurs, sélectionnés par Laura Carlini Fanfogna, directrice du Musée Civique de la Municipalité de Trieste et Claudia Colecchia, à la tête de la Librairie Photographique et des librairies du lieu. Les talents gagnent la chance d’exposer leurs productions dans une exposition au long court dans l’enceinte du Musée Sartorio. Elle démarrera à l’occasion du festival Trieste Photo Days le 22 octobre 2020 et se tiendra jusqu’au 6 Janvier 2021. Petit aperçu des lauréats :
Shebeen Queens – Julia Runge (Allemagne)
Une série étonnante consacrée à la culture des bars de la Namibie et de ses propriétaires à large dominance féminine, on les appelle les Shebeen Queens. Point culture, “shebeen” vient de l’irlandais “sìbìn” et fait référence au bar dans lequel les boissons alcoolisées sont vendues sans licence. Premièrement, en réponse à la politique coloniale et à l’apartheid, ces lieux ont servis de refuge aux peuples autochtones. Aujourd’hui, ces bars nés dans les salons des townships se sont répandus et ont grandis dans l’ombre et l’illégalité jusqu’à devenir des bars commerciaux et des centres sous-culturels.
Cronostasi – Chiara Panariti & Gianfranco Ferraro (Italie)
Voici une réflexion photographique penchée sur l’actualité, à savoir un regard posé sur la population milanaise durant la période de confinement due à la Covid-19, une invitation à méditer sur “le temps nouveau de la condition humaine”. Un temps qui, s’il n’a pas changé physiquement, est apparu comme suspendu, plongeant les milanais, comme nous autres, dans la routine quotidienne de son propre espace de vie, tandis qu’au dehors tout semblait irréel. Des photographies retouchées, ternies volontairement pour n’en faire ressortir que l’individu, perdu dans un jour sans fin.
Requiem Pour Pianos – Romain Thiery (France)
Romain Thierry prouve son amour pour la musique et la photographie dans sa série récompensée “Requiem pour pianos”. Pratiquant inlassablement Chopin sur son piano à queue au sein de son “atelier-maison”, il photographie aussi ces instruments allongés çà et là au gré de ses explorations urbaines. Telles des natures mortes, le mystère qui émane autour des lieux capturés est grand.
Fishing For Plastic – Antonio Tartaglia (Italie)
Le problème de la pollution marine est au cœur du projet présenté par Antonio Tartaglia. “Fishing For Plastic” (soit “la pêche au plastique”), est une initiative de nettoyage des fonds marins menée par la marine de San Benedetto del Tronto, en Italie. 40 bateaux et plus d’une centaine de pêcheurs se sont mobilisés, soit la plus grande flotte jamais réunie en Italie pour des activités de pêche visant à dépolluer les mers. Finalement, ce sont 24 tonnes de déchets sortis de l’Adriatique en sept mois. De quoi nous faire réfléchir.
Toutes le infos sur le concours, l’exposition, et les autres talentueux participants ici