Un éléphant qui se rapproche de son maître perché dans un arbre, un chien embarqué à l’arrière d’un vélo à travers les ruines de Kaboul, un enfant endormi contre le flanc d’une vache… investissent les photographies de Steve McCurry pour interroger notre relation aux animaux. Le photographe ouvre un dialogue silencieux avec ces compagnons de cœur, de travail, également considérés comme moyens de transport et ressource alimentaire ou vestimentaire. Il signe une série de photographies émouvantes (publiées aux Editions Taschen) qui active un désir d’empathie envers les animaux pour réinjecter de la douceur dans notre cohabitation avec le vivant.
Au fil des décennies Steve McCurry, qui se définit comme un “conteur visuel”, est devenu une des figures emblématiques de la photographie contemporaine. Ses travaux peuplent les couvertures de magazines, sont publiés dans de nombreux ouvrages, exposés à travers le monde et ont reçu de nombreux prix et distinctions. S’aventurant aux quatre coins de monde, il accumule des images des zones de conflits internationaux, guerres civiles mais aussi de cultures et traditions locales. Devant l’ampleur des événements qu’il documente, il décide de s’engager en fondant en 2004 ImagineAsia (organisation à but non-lucratif qui œuvre principalement en Afghanistan). Après la mise en lumière de la fragilité humaine, cette fois, c’est la fragilité animale qui porte son œuvre photographique et fait émerger une facette plus confidentielle du photographe.
Le photographe a puisé dans son massif corpus d’images prises à travers le monde pour donner à voir un enchevêtrement d’histoires intimes et universelles d’êtres humains avec les animaux. Ainsi, il ouvre un espace narratif où la tendresse côtoie la solitude humaine et animale. Il va chercher des moments d’humour, de complicité, de gestes affectifs voire protecteurs qui renseignent une manière plus apaisée d’interagir avec l’animal sans pour autant évacuer la complexité de notre relation avec lui. En Inde, Italie, Éthiopie, Thaïlande, au Tibet ou au Japon, il guette le moment où la vérité de l’animal apparaît devant lui dans ce qu’elle a de plus incontrôlable. Pour que le portrait puisse, quelque part, lui échapper.
Enfin, il montre parfois des animaux sauvages en liberté, n’appartenant à personne qui errent dans la nature avec pour seule boussole leur instinct de survie. Ce qu’Animals de Steve McCurry renseigne au-delà de ce que les images contiennent, c’est la volonté du photographe pour mettre l’animal sur un même pied d’égalité avec ses portraits humains. Sans distinction de genre ou d’espèce. A chacun sa singularité pour incarner la beauté.
Steve McCurry. Animals” publié aux éditions Taschen.
Lien vers le site Internet de Taschen.
1 commentaire
jackwilshere
Grand blog que je veux relire plusieurs fois. Vous avez très bien transmis l’idée et vos informations sont très intéressantes. Excellent travail.
Tout le meilleur