Steve Geer est un photographe qui aime l’illusion, retour sur sa série discarted
D’abord physicien expérimental à Genève puis professeur à l’université d’Harvard en 1987, c’est en arrivant à Chicago que son imagination déborde et qu’il la capture. Steve Geer le scientifique devient alors Steve Geer le photographe. D’abord, il se familiarise avec chaque outil numérique et appareil photo puis il se met à travailler dans la vente d’images d’archives. Et c’est en 2015 qu’il est exposé à la Perspective Gallery of Fine Art Photography à Evanston.

Steve Geer et sa série de photos discarted
Dans la série de photos « discarted » prises en 2019, Steve Geer y représente des objets du quotidien : une brosse à dent, un tube de dentifrice, des couverts, ou encore un paquet de cigarettes vide. Tous ces objets sont des objets que nous utilisons, tous les jours et que nous finissons tous par jeter.

Réflexions de flaque d’eau, allée de services du centre-ville de Chicago 2019
Et c’est pour cela que Steve Geer a décidé de leur rendre hommage : « À Chicago, derrière les boutiques et les restaurants, il y a des allées de service. Ces canyons étroits sont bordés de bennes à ordures qui sont remplies chaque jour et vidées chaque nuit. Parfois, des choses jetées tombent des poubelles et se retrouvent au sol. On retrouve aussi bien des couteaux, des fourchettes, des tasses en plastique et des briquets que d’autres objets tels que des gants jetables des emballages, parfois même des fleurs et des légumes un poil flétris etc…

Réflexions de flaque d’eau, allée de services du centre-ville de Chicago 2019
Le photographe construit ses scènes en posant les objets ramassés dans une flaque d’eau pour s’appuyer ensuite sur la géométrie des reflets.
Pour Steve geer, les objets reflètent la société, nous reflètent. Ils sont notre miroir :
« J’ai commencé à photographier ces éléments jetés dans des flaques réfléchissantes pour fournir une toile de fond informative tout en organisant ces objets autrefois utilisés. J’habite en ville. J’achète des choses dans les magasins et mange dans les restaurants. Je vois mes propres activités quotidiennes dans plusieurs de ces vignettes de nature morte. Ce sont des autoportraits dans lesquels je suis absent. Beaucoup de choses jetées seront toujours là, dans les décharges ou ailleurs, longtemps après mon départ et peut-être longtemps après le départ de la ville. »



« When I look at a photograph, I like to imagine. I want you to imagine too. »
Steve Geer
Celui qui a remporté plusieurs prix (notamment le prix de l’exposition internationale du San Francisco Bay International Photo Show en 2018) évoque le photographe et cinéaste Eliott Erwitt : “J’ai trouvé que cela n’avait rien à voir avec les choses que vous voyez et tout à voir avec la façon dont vous les voyez.”. Pour Steve Geer il s’agit de voir quelque chose, de ne pas le comprendre, pour que cela nous fasse d’autant plus réfléchir. L’incompréhension mène à la réflexion.
La première phrase que vous pouvez lire sur Steve Geer sur son site c’est « When I look at a photograph, I like to imagine. I want you to imagine too. » autrement dit « Quand je regarde une photo, j’aime imaginer. Je veux que tu imagines aussi. ». Là, est le point clé des photos de Steve Geer : laisser le regard de l’autre regarder.

Nous vous invitons à découvrir le reste de ses créations sur son site.
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