Pour la célébration du Día de Muertos (la Toussaint chez nous), l’artiste Raymundo Medina s’est emparé des rues de Tláhuac, au Mexique, pour y installer un squelette monumental émergeant des entrailles de l’asphalte. Une manière créative d’attirer l’attention qui chemine à toute vitesse sur les réseaux sociaux.



La fête des morts est d’une grande importance au Mexique. Un moment de célébration qui dure deux jours et mobilise les communautés locales autour de rituels tels que la visite aux tombes des ancêtres, la danse, le chant, des offrandes, des repas festifs, etc. Car autrefois, les Aztèques avaient l’habitude de garder les crânes des vaincus en guise de trophées pour les réunir lors de la fête des morts. Au coeur de cette célébration, il y a cette volonté de cohabiter avec la mort, également symbole de renaissance.
De son côté, l’artiste a mis 8 ans pour peaufiner son idée : installer un squelette géant en pleine rue mexicaine. Son intention était de préserver la tradition de la fête des morts à travers une prise de parole artistique qui continuerait à sensibiliser les générations (notamment les enfants) à l’identité et à la culture mexicaine.


Conçu à base de papier mâché peint en noir et blanc (selon l’esthétique traditionnelle mexicaine), le squelette sort de terre en souriant de toutes ses dents. Disposé au sol et entouré de morceaux de morceaux de béton effrités, il semble vouloir briser l’asphalte pour participer aux festivités et recevoir ses offrandes. Largement saluée sur les réseaux sociaux, cette initiative artistique a réussi à créer la surprise et à attirer l’attention de la population locale. Séduit pour son ingéniosité et son aspect ludique, le public s’est rassemblé en masse pour immortaliser ce squelette. Presque un oxymore.
Cette initiative comporte également un message politique : attirer l’attention sur l’état des rues mexicaines défigurées par les fissures et bosses mal entretenues par les autorités locales. Face au problème, Raymundo Medina a misé sur le choix esthétique comme acte politique. Et surtout, comme gardien des festivités du Día de Los Muertos.
