C’est après avoir, dans deux séries de photos, photographiés l’énergie architecturale des grandes mégalopoles asiatiques comme Tokyo, dans “Tokyo Expressways“, ou Hong-Kong, dans “Hong-Kong Corners“, que l’artiste photographe et globe trotter Thibaud Poirier, s’intéresse à Venise dans “Sleeping Venice“.
Thibaud Poirier est parisien de naissance, mais c’est en vivant à Tokyo de ses 12 à 17 ans qu’il va développer cet amour de l’architecture et des environnements urbains le poussant très clairement vers la photographie architecturale exercé par la passion de deux architectes : Tadao Ando et Rafael Vinoly. Dans la série de photos “Sacred Spaces“, Poirier s’attaquait au caractère architectural exceptionnel des églises de différentes époques. Il renouvèle ses vœux et s’attaque à un des plus beaux trésors d’architecture mondial : Venise la Sérénissime, pérennité d’une beauté architecturale à l’épreuve du temps.
Alors que la Venise contemporaine souffre chaque année de l’afflux de touristes offrant le même spectacle incessant de surconsommation touristique, une toute autre version de la cité des doges nous est proposée par le photographe Thibaud Poirier. C’est une Venise endormie et silencieuse qui nous est montrée, nostalgie certaine d’une cité toujours en effervescence.
L’année précédente, Thibaud Poirier photographiait la ville lumière (Paris) en expliquant la difficulté d’extraire la vie de ses photographies pour ne laisser place qu’à l’esthétique architecturale. Il réitère pour Venise avec une plus grande facilité due à l’agitation moindre des véhicules, affirmant, par ses photographies, l’existence de cette nostalgie architecturale transmise par les villes anciennes.
Ainsi, dans “Sleeping Venice“, Thibaud Poirier capte tout l’attrait pittoresque de la ville pendant la nuit : les eaux calmes des canaux, le reflet des docks illuminés, les ponts, les façades érodées par les intempéries et l’eau, le mélange des demeures et des palais en stuc et en brique. Élément important du style Poirier, c’est toujours cette mise en situation d’une véritable absence de vie, traduisant ce travail emprunt d’une poésie nostalgique qui se retrouve dans chacune de ses œuvres. De plus, tandis que l’eau prédomine à Venise, le photographe nous explique que toutes ses photographies ont été réalisées sur la terre ferme : docks, ponts, balcons, rebords de fenêtres, corniches, rues… offrant une impression de solidité architecturale et de sérénité. Poirier nous montre, par son style, qui est Venise, une Venise vidée de ses habitants, une Venise sereine, la Sérénissime Venise.
Retrouvez son travail sur son compte Instagram et sur son site web pour découvrir le reste de ses œuvres.