Il se peut que dans toute photo l’arrière plan soit d’une certaine manière « paysage », mais cela apparaît de manière sublime dans celles que nous avons ici à vous présenter.Photographe de 24 ans, vivant « ici et là », Ruben Brulat voulait être astronaute pour voir le monde de très loin. Il semble néanmoins qu’il ait trouvé la juste alternative artistique et on le ressent parfaitement libre, et à sa place.
Il donne à regarder ses photos dans un lien perpétuel à l’espace naturel; défini par le pays, la nature qui le compose, et le regard de l’homme, qui le fait exister. Pour sa série « Paths » il a voyagé d’Europe en Asie, et mis en scène des étrangers rencontrés au fil de son périple, au milieux de paysages désertés : de forêts de lianes, de déserts rougeoyants, de lacs gelées ou de roches dangereuses. Ces lieux ont un double aspect: de recueillement d’abord, et de menace, dans la mesure ou l’homme n’est pas maître de son territoire. Pour Ruben Brulat, photographier c’est capturer cette humanité qui le fascine, et qui est toujours partagée entre son origine animale, et tout le développement que l’homme a opéré par la raison et la pensée.
Les figures photographiées deviennent alors difficiles à voir à l’oeil nu, perdus dans l’immensité qui les entoure, se laissant parfaitement aller, à l’ouverture des sens et de l’esprit. Nus, allongés, les couples sont comme une offrande à la nature. A la recherche d’infinité, sa démarche tend à révéler la pureté de l’homme, qui deviendrait aussi vaste que la beauté qui l’entoure.
Cette façon qu’il a d’isoler les humains pour qu’ils soient en symbiose avec le paysage, est simplement fascinante.