C’est toujours plaisant de regarder de belles photos lisses et impeccables, des photos qui démontrent d’un photographe sa parfaite maitrise des codes de la retouche et des jeux de lumière. Ça l’est encore plus quand ces photos ont un sens, qu’elles servent une cause et qu’elles ne sont pas seulement là pour montrer le talent d’un photographe.
C’est le cas de Roberto Bear Guerra, dont chacun de ses projets donne à penser sur des sujets plutôt pertinents. Il s’intéresse en effet à des problématiques liées à la mondialisation, à des débats environnementaux, sociaux ou encore à des problèmes d’ordre judiciaire. On découvre ainsi dans son travail, la condition de vie des habitants d’Haïti après le séisme en 2010. Bien sûr, on la connaît l’histoire, les médias nous ont répété les faits de façon précise et chiffrée. Mais la représentation des faits en image est d’autant plus convaincante : les personnes photographiées transmettent une émotion insaisissable avec les mots. Là est la magie de la photo : L’approche introspective du photographe lui permet de révéler des sentiments fidèles et on ne peut plus dénonciateurs.
Sans pour autant choquer, chaque projet dans son ensemble laisse transparaître une réalité parfois loin de ce que les médias veulent bien nous montrer. Nul besoin de description, les photos parlent d’elles-mêmes. Le choix du noir et blanc vient ajouter une dose émotionnelle à ces contemplations préoccupantes qui ne laissent pas indifférent.
Roberto Bear Gerra est un photographe originaire de San Antonio, Texas. Il vit et travaille actuellement à Quito, en Équateur.
Photos issues du documentaire révélant les conséquences dévastatrices de la construction de l’autoroute Carretera au Pérou, reliant l’Océan Pacifique au Brésil.