L’artiste photographe chinois Zhang Kechun a passé de longs mois (presque deux ans) à voyager à travers les zones rurales et industrielles de son pays, capturant la beauté là où on s’y attendrait le moins.
Zhang Kechun est né dans la province de Sichuan, il vit et travaille actuellement à Pékin. Il a acquit une certaine notoriété pour ses photographies mettant en lumière les identités plurielles chinoises contemporaines, à travers notamment deux séries : “The Yellow River” et “Between The Mountains And The Water“.
Le long de la rivière jaune
La série “The Yellow River” questionne sur les effets de la vie moderne, le long du troisième plus grand fleuve d’Asie. Un véritable voyage initiatique, à partir de l’estuaire dans la province de Shandong jusqu’à se source dans les montages Bayan Har, qui lui a été inspiré par la lecture d’un poème : “Rivers of the North”, par Zhang Chengzhi. Ces déambulations à travers les différentes régions ont données lieu à des images qui reflètent une certaine idée du calme, malgré l’excitation de la modernisation.
Zhang Kechun représente les paysages qu’il traverse de manière traditionnelle, tout en apportant un regard objectif, et parfois décalé. On ne peut que constater l’omni-présence humaine, et la place de l’industrie qui se développe même dans les zones les plus reculées du pays. Certains détails, plus contrastés, semblent en rupture avec les décors fantomatiques. Ainsi, on observe des statues de cerfs dans un lieu abandonné, ou un portrait de Mao Zedong au milieu d’une baignade publique, ce qui intrigue, et amuse même.
Sa palette est marquée par un fort contraste entre les tons jaunes de la nature, et du fleuve, et la présence du noir des usines et de la pollution. Une cohabitation étrange, entre le calme presque nostalgique du fleuve et les tumultes du monde d’aujourd’hui, qui semble impossible. Le futur, pour l’artiste, semble pourtant lumineux. “En tant que grand pays avec une longue histoire, le futur de la Chine est toujours rayonnant. Le pays a de la nourriture pour ses habitants, et […] de forts citoyens”.
Retrouvez le travail de Zhang Kechun sur son site.