Pichi & Avo, duo espagnol de street-artists, invente ses propres codes. Véritables graffeurs, ils réalisent des fresques murales parfois monumentales en s’inspirant des statues de style classique, qu’on aurait pu retrouver pendant la Renaissance ou l’Antiquité.
Le résultat : des tableaux magnifiques de statues mêlées de graffitis, tels deux éléments indissociables.
Le duo se pose en tant que street-artiste, mais Pichi et Avo estiment créer une relation entre l’art de rue, l’architecture et l’art sculptural. C’est vrai, mais ils relient également le classicisme au contemporain, comme un lien entre deux époques. Ils représentent des dieux de l’Antiquité, comme par exemple Perséphone, divinité grecque et romaine. Ils prennent des modèles de sculptures de mythologie grecque ou tout simplement les statues que l’on pouvait voir dans cette époque. Le fait qu’ils puissent les re-transposer est déjà impressionnant, mais ils y rajoutent des éléments modernes. Des graffitis, des tags. C’est à la fois la confrontation et la fusion de deux arts que tout oppose : la technique, les influences, le médium et surtout l’époque : plus de 2000 ans, rien que ça. Et ils appuient cette séparation avec les titres de leurs œuvres : « Urban Warrior » ou « Golden Milo », souvent composés de deux mots qui marquent d’eux-mêmes le contraste.
Ils utilisent d’ailleurs plusieurs techniques de graffiti, pour obtenir ce résultat photoréaliste. On y retrouve les émotions tragiques des sculptures de l’Antiquité et de la Renaissance. La même manière de représenter le corps, conquérant, musclé, souvent nu ou drapé d’une toge.
Lorsqu’on aperçoit le processus de création de leurs œuvres qu’ils exposent sur leur site, est particulièrement intéressant : ils commencent par recouvrir le pan de mur de tags et de graffitis pour lui donner du volume, de la matière. Puis ils entament la création de la figure classique.
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