Depuis le mercredi 15 janvier, les votes sont clôturés. En attendant les résultats de la 10ème année du Nikon Film Festival sur “Une génération“, Beware! vous propose une petite sélection des films qui nous ont le plus marqués.
Les temps modernes : un film de Jams
“Edouard semble être le parfait stéréotype de sa génération : un jeune homme aux moeurs légères, une dépendance au sexe, et une facilité à ne jamais créer de lien. Mais est-il vraiment ce genre de personnage ?” Jams nous fait passer un message subtil sur la réalité qui nous est transmis. Une mise en scène sobre mais lucide qui nous éloigne très vite des stéréotypes des jeunes de toute une génération. Une très belle interprétation qui accentue ce message d’alerte sur notre société.
Je suis paumé.e : Laure Lioret
“Anxio. Canap. Liberté. Angoisse. Tour du monde. Peur. Espoir. Flemme. Questions. Travail. Portrait d’une génération en quête de sens.” Enchaînement de gens qui parle face caméra, ils nous parlent de leur situation, de leurs peurs, angoisses, libertés, etc… Ils sont paumés et n’hésitent pas à opposer leurs situations avec la génération précédente, présente et suivante. Un sujet qui nous concerne tous, un sujet qui nous touche où plus d’un paumé par génération se reconnaîtra, un sujet actuel réaliste, mais surtout moderne, reflet d’une génération de paumé.e.
Je suis maman : Garance Teilet
“Lucie se demande quel genre de mère elle sera capable d’être, n’ayant pas eu le bon modèle maternel…” Un court-métrage qui nous dévoile pleins d’émotions et nous questionne sur la reproduction sociale d’une génération par le prisme du modèle de la mère. Une émotion pure qui interroge sur la bonne méthode pour devenir une “bonne maman”. Scénario honorable pour une première réalisation, avec un très bon rendu des émotions et des situations.
Celui qu’il vous faut : Link et Julien Fouilhé
“Isabelle n’a plus le temps, il lui faut un mec ! Un conseiller matrimonial taquin et peu enclin à lui faire plaisir pense avoir trouvé celui qu’il lui faut. En réalité, elle l’a déjà trouvé depuis bien longtemps… Ici nous avons voulu illustrer le conflit générationnel de la recherche de l’amour non naturel ou guidé (agence matrimoniale/appli de rencontres), et montrer que la personne rêvée n’est pas forcément celle qu’il nous faut. Parfois nous sommes convaincus de penser par nous-mêmes, mais inconsciemment nous suivons des “consignes” marketing.”
Reflet d’une certaine réalité dans une mise en scène pleine d’humour et d’humilité.
Je suis nostalgique : Fafou Lamy
“Aujourd’hui tout est tiède, tout est mou, tout se ressemble. Les gens sont les mêmes, les mêmes, les chanteurs sont les mêmes, la musique est la même, tout. Tout manque de goût, d’éclat, tout manque de vie. » Johnson se remémore les années 70-80… “C’était mieux avant !”. Pourquoi la jeunesse est nostalgique d’une époque inconnue ? Les années 70 et leur liberté, les années 80 et leurs folies, nostalgie ou envie ? Dans le cas d’une génération que l’on n’a pas connue, cela révèle le plus souvent du fantasme. On s’imagine vivre à cette époque, évoluer dans ce monde si différent du nôtre à tel point que l’on arriverait presque à convaincre notre cerveau que cela est réel et donc, de provoquer un sentiment de manque, exacerbé par le XXIème siècle et l’accélération de notre monde.
Lovers : Alexandre Brisa
“À travers les mots de Roméo et Juliette, amants intemporels, cinq couples de générations et d’origines différentes se disent leur amour au bord de la mer.” Les mots de Shakespeare sont d’une indémodable modernité et résonnent de leur beauté dans 5 langues différentes, prononcés par 5 couples différents, un court métrage fin, sensible mais surtout poétique, pleins d’émotion et de poésie.
Je suis une berceuse : Franck Marchand
“De génération en génération, les violences conjugales restent une réalité au sein de nombreux foyers. Je vous raconte l’histoire vraie d’une femme prête à tout pour préserver son enfant.” Court-métrage violent et angoissant sans oublier intense, d’un sujet toujours actuel. Les plans sont bouleversants et réalistes. La violence se moque des générations.
L’espoir a les yeux brillants : Marie-Camille Babayan et Charlotte Soulignac
“Ce court-métrage a pour but de montrer la vision singulière qu’ont deux jeunes filles, âgées de 16 et 18 ans sur une génération, leur génération.” Une réalisation emprunte d’authenticité, de fraicheur, et de réalité d’une génération. La description de toute une génération, une génération particulière, rempli d’insolence, de doute de haine, d’un désir de liberté inspiré par celle de leurs parents, le tout sur fond de peur. Une génération unique mais désordonnée. Une génération qui attaque tout le monde, les progrès, les réseaux sociaux…
L’héritier : Adrian Vanouche
“Notre vie telle que nous la connaissons actuellement représente la conséquence finale de choix et d’expériences de centaines de générations avant nous. Laissez-moi éclaircir ce point – si n’importe lequel de nos ancêtres plus ou moins récents avait décidé de vivre sa vie autrement que ce qu’elle a été, notre présence aujourd’hui-même pourrait être remise en question. Voici alors le principe de ce court-métrage : “un même personnage parcourt les époques au travers des vies de ses différents ancêtres”. Un court métrage qui nous interroge sur le pouvoir de la transmission de la mémoire et du souvenir d’une génération à l’autre permettant de constituer notre histoire. Grand soin esthétique dans la réalisation.
L’arme d’un enfant : Marion Cammeo Ignacio
“Lucas, 8 ans, développe une phobie. Laquelle ? Mais surtout, pourquoi ? Grâce à la vision naïve d’un enfant, on a voulu montrer le monde d’aujourd’hui sous un angle différent, ce qui nous amène à réfléchir sur la réalité qu’on vit, qui n’est pas la même qu’il y a quelques décennies.” Un court métrage qui dénonce la solitude que provoque le téléphone portable dans une opposition entre relation réelle et virtuelle. Un film qui devrait être montré dans toutes les écoles. Harcèlement scolaire, mais également les ravages que celui-ci peut causer dans un couple.
Ma famille à moi : Romain Poli
“C’est l’histoire de Léo et Rémi. C’est aussi l’histoire d’Alice, leur fille de 3 ans. Un moment de vie pour cette famille comme les autres dans un monde qui ne les comprend pas toujours.” Un film touchant et frais qui nous montre le quotidien d’un couple d’homosexuels avec un enfant et les réactions positives et négatives dans le foyer, ainsi que l’existence de certaines appréhensions de la part d’autrui qui tend vers une homophobie ordinaire renvoyée par la voisine. La chute du film est à l’image de la vie, une non-réponse à cette voisine probablement pleine d’a priori, comme un moment capter du quotidien qui finalement, en refermant la porte, se recentre sur l’amour que lui procure sa famille.
Je suis une jeunesse : Diane K
“Balajo, mythique night club à Bastille ouvert depuis 1936. Vlad, Émilie, Chris et Diane, les quatre inséparables vont en soirée, nous sommes à la fin des années 50. Les époques changent au cours de la soirée… Les ont-ils vraiment traversées ? Est-ce simplement dû à leur imagination ou à ce lieu chargé d’histoire ? Est-ce leur histoire ou simplement la Jeunesse qui – qu’importe les époques -reste la même : fougueuse, libre, sauvage ?”
Black Blanc Beur : MatthieuPonchel et Prïnciacar
“Oh mon frère tu vois pas que j’y suis pas dans Black Blanc Beur ?” Un film engagé, rythmé et poétique pour un message sans fard, plein de solidarité, un miroir optimiste de notre société.
Portrait de Famille : Baptiste Magontier
“L’an de grâce 1570. Charles IX, roi de France, attend ses proches pour le portrait de famille royale… Et ils ont une heure de retard.” Une comédie historique de 2m 20 à l’humour déjanté qui happe instantanément. Immersion intime de la conception d’un portrait des dernières générations “décadentes” des Valois.
5 jours : Loïc Lagarde
“Un jour les relations amoureuses telles que nous les connaissons seront devenues “obsolètes”. Pour cette nouvelle génération , la norme sociale est une relation de cinq jours maximum et tout le monde semble s’être conformé à cette nouvelle idéologie. Tout le monde… sauf Pierre.” Une idée très intéressante d’une vision métaphorique et pessimiste de l’avenir. Une volonté de mettre en garde les dérives du monde moderne par un court métrage sensible et critique.
Je suis révolté : Cidjycerlini
“Il est 19:07 le soleil se couche petit à petit et les lumières des feux rouges et des magasins commencent à éclairer les rues. Jade rentre de son école de Design, la musique à fond dans ses Airpods , les mains pleines de livres et de pochettes à dessins. Elle est sur le point de passer la porte d’entrée du bas de son immeuble quand une vieille dame de 80 ans, sort du même immeuble et la bouscule par « inadvertance ». Une histoire de deux générations va les éloigner puis finalement les rassembler.” Une histoire belle et touchante sur l’inter génération, traité de manière réaliste, universelle à l’émotion légère. Un message efficace.
L’albatros : Mazigh Bouaïch
“”Au pays”, ils-elles sont ingénieurs, professeurs, docteurs… Une fois exilés, loin de leurs terres, ils sont préparateurs de commandes, femmes de ménage, agents de sécurité… Ils, Elles… Ce sont des Albatros.” Comme dans le poème de Charles Baudelaire, “L’albatros”, est ici mis en avant une vision pessimiste de la société où toute une génération d’immigré a du mal à trouver sa place, une comparaison explicite : l’albatros est l’immigré. Cet immigré qui n’est plus dans son environnement, perd sa qualité et sa grâce dans cette nouvelle société qui “l’accueille”. “Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l’empêchent de marcher.”
Génération 11-Septembre : Timothée Sonzogni
” On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime… ” Un court-métrage intimiste, une dispute de couple, un mari qui travaille trop en partance pour un voyage d’affaires, un fils qui regarde la télévision, un pressentiment, puis un cri, un impact que le téléphone rend audible, la ligne qui est rompue, un plongeon dans l’effroi de toute une génération marquée par cette fin de légèreté et d’insouciance, début d’un XXième siècle.
Fashion Babe : Anne-Laure Anjolras
“Glam, filtres et mensonge… La jeune génération est devenue, à ses dépens, cobaye des plateformes digitales.” Scénario qui reflète une certaine réalité de toute une génération réseaux sociaux qui se résume en trois mots : paraître, superficialité, solitude, tout en nous questionnant sur les dérives que peuvent provoquer ces nouvelles technologies.
Mon Héritage : Julien Carpentier
“Mon Héritage” analyse votre ADN et révèle des informations précieuses sur votre histoire familiale et origines ethniques sur plusieurs générations. Et pour certains, ça pique un peu.” Un court-métrage pertinent au rire garanti, un réalisateur pertinent et talentueux qui décrypte l’actualité avec brio et nous fait prendre de la hauteur par le rire, une critique d’un monde politique nationaliste grotesque.