En photographie, la critique facile équivaut le plus souvent à remettre en cause la touche personnelle du cliché qui rend le photographe unique, ou tout du moins reconnaissable de par sa patte visuelle. En revanche, si au contraire le photographe arrive à nous transporter dans sa féerie visuelle, on y voit un génie capable des plus belles illusions. Nadia Wicker est l’une de ses faiseuses d’illusions passées maîtres dans l’art de vous transporter dans leurs propres univers visuels.
Bien plus qu’une simple photographe, elle s’investit totalement dans ses clichés. Autoditacte, elle endosse également tour à tour les rôles de maquilleuse et modèle pour retranscrire le plus fidèlement possible ses idées. Les séries photographiques publiées par Nadia Wicker deviennent une exploration visuelle de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle souhaite retranscrire. On s’immisce dans un univers qu’elle façonne complètement, du maquillage, à la pose, jusqu’au postwork final ; elle met tout son talent au service de ses clichés, véritables reflets d’elle même et de son travail.
Ses recherches s’articulent exclusivement autour du thème de l’autoportrait qu’elle considère d’après ses propres mots comme “une quête identitaire à jamais inachevée”. Vous saisissez alors là toutes les possibilités offertes par cette direction. Souvent grimé et flou, le sujet reste reconnaissable. Cette recherche de l’imperceptible dans les photographies provient de cette “quête identitaire à jamais inachevée”. Ne sachant pas réellement qui elle est, et ni même ce qu’elle est, la photographe nantaise prend un malin plaisir à jouer sur l’ambiguïté de son existence en exposant ses divers “moi”. L’autoportrait devient donc plus qu’un support photographique, une recherche perpétuelle et constante de sa propre existence. Qui a dit que les photos n’avaient pas d’âme ?
Une de ses forces vient de sa capacité à se renouveler et nous surprendre visuellement. Malgré un sujet qui peut sembler parfois limité, elle arrive à insuffler à chacune de ses séries un univers bien distinct. Parfois sombres, sinon très colorés, ses visuels se différencient tous en ayant pourtant un seul et même sujet/modèle. Cette schizophrénie photographique n’est pas faite pour nous déplaire, et nous vous invitons donc à en découvrir – beaucoup – plus sur son site.
Pour allez plus loin vous pouvez aussi regarder les articles suivants : “Robert Mapplethorpe – Portraits et autoportraits” ainsi que les “Portraits expérimentaux par Andy Lo Po“
Article mis à jour le 7 janvier 2019
3 commentaires
amine
elle est ouf!!!
Julien Paris
ça flingue