L’artiste plasticien montréalais Étienne Martin transforme des pochettes de vinyles à l’aide de références pop éclectiques et des gribouillis de son fils Esteban.
L’artiste débute sa carrière en 2000 en travaillant les carrés et développe sa technique qu’il appelle « coulis et carreaux ». Quelques années plus tard, il réalise en collaboration avec l’artiste Julien Fortin, une fresque murale sur la devanture du restaurant Patati Patata bien connue des Montréalais.
Mais il finit par abandonner la structure linéaire du carré au profit d’une peinture plus éclatée sur poster, avant de passer sur les pochettes vinyles qui lui offrent alors un support plus rigide.
Une collaboration père-fils
La collaboration entre Etienne Martin et son fils Esteban débute il y a quelques années alors que ce dernier n’est âgé que de trois ans. Les dessins d’Esteban sont pour l’artiste à la fois une source d’inspiration, mais également une opportunité de produire, de manière décomplexée, un art affranchi de la figuration et des codes à la manière de Jean Michel Basquiat. « Quand Esteban est arrivé, c’était inconscient, mais d’un coup ça réglait la gêne et le bloquage que j’avais à ne pas vouloir imiter ce que j’avais vu de Basquiat », confie l’artiste.
Etienne Martin exploite avec humour le potentiel créatif des artworks très kitsch que l’on retrouve sur les vieux vinyles. « J’achète mes pochettes selon celles qui m’inspirent, c’est souvent figuratif, précise-t-il. Sur les pochettes des années 70 – 80, ils ont mis la gomme et c’est drôle parce que ça reste avec le temps et j’exploite ça. »
Le résultat final se situe à mi-chemin entre le mouvement artistique Pop Art et l’art primitif. Un effet vacillant entre le monde et l’imaginaire enfantin d’Esteban, ainsi que la technique et les influences d’Etienne Martin.
Dans leurs oeuvres, père et fils déguisent des vedettes musicales démodées en créatures sorties des dessins animés, des films et des jeux vidéo. Les célébrités se métamorphosent ainsi en Batman, en morts vivants, en squelettes, ou encore en Tortues Ninjas. Ils mêlent de cette manière les époques et leurs références afin de donner vie à une culture populaire hétéroclite et hybride, issue de deux générations différentes.
Présentées encadrées, les pochettes renferment le disque original et permettent d’acquérir en plus de l’oeuvre d’art, l’oeuvre musicale initiale. « C’est cool parce que si la personne reconnait la pochette, elle l’achète aussi pour le disque qui est dedans, même si je ne garantis pas l’état de celui-ci », s’amuse l’artiste.
À l’avenir, Etienne Martin espère vendre et exposer ses toiles en dehors du Québec pour atteindre un rayonnement plus large. Il souhaite également organiser une exposition à Montréal qui réunirait plus de 300 de ses oeuvres vinyles.
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