Champs-Elysées Film Festival 2020

Notre top des meilleurs courts-métrages français du Champs-Elysées Film Festival

Image d'avatar de Gabin VissouzeGabin Vissouze - Le 9 juin 2020

Le Champs-Elysées Film Festival 2020 se déroule, pour la première fois, sur internet du fait de la situation sanitaire. Du 9 au 16 juin, les films de la compétition sont disponibles gratuitement et le public est invité à voter pour son favori. Dix courts-métrages français font partie de l’exigeante sélection. Voici nos quatre coups de cœur.

Bien-sûr, ce top est entièrement subjectif et nous vous invitons à aller voir les autres, tous réussis, pour vous faire votre propre opinion (que nous serions ravis de lire en commentaires).

1. Blaké de Vincent Fontano

Vincent Fontano, originaire de la Réunion, signe son premier film, Blaké. Tourné en langue créole, monté en forme de monologue, ce court-métrage crépusculaire est une réflexion poétique sur le métier de vigile de nuit. Dans un parking souterrain, deux hommes parlent de leurs rêves, de leurs désillusions et de leur pire ennemi : l’ennui. Ponctué d’images oniriques aux accents Lynchien, les déambulations du personnage principal dans ce vaste et sombre lieu nous atteignent directement, au plus profond. Les dialogues, superbement écrits, nous transportent pendant 23 minutes et la mise en scène, remarquable, joue avec l’espace d’une solitude claustrophobique. Un film qui se déguste sur la durée et voit éclore un véritable cinéaste. Remarquable. 

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Blaké de Vincent Fontano

2. Miss Chazelles de Thomas Vernay

Deuxième film du réalisateur, Miss Chazelles se déroule lors du concours de Miss Chazelles-sur-Lyon, qui voit couronner Marie et retient Clara comme première dauphine. Chacune fait partie d’un clan opposé ; pour la première il s’agit de son père et deux cousins, à la consanguinité présumée tant ils sont gratinés. La seconde est entourée de ses amis, sabreurs de bières et pilotes de moto-cross. Un environnement qui carbure à la testostérone où, sous prétexte de protéger, les hommes décident pour les femmes. Filmé au plus près de son actrice, il y a du Xavier Dolan dans ce court-métrage, dans un format 4:3 qui resserre le regard, en opposition aux vastes étendues de la campagne. Miss Chazelles s’envole lors d’une scène magnifique de slows interposés, dans laquelle les regards silencieux en disent long. Il eut même été intéressant de s’arrêter là tant les enjeux sont clairs, la force émotionnelle, impressionnante. 

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Miss Chazelles de Thomas Vernay

3. On fait salon de Léa Forest

Dans ce documentaire, huit jeunes hommes, de 12 à 18 ans, se succèdent devant la caméra de Léa Forest. Assis confortablement dans le fauteuil d’un salon de coiffure, face à leur propre reflet, on les interroge sur leur vision de la masculinité. Des visages fiers, durs, tristes, naïfs… Chacun délivre sa parole, une parole libérée par cet intime contexte, presque en contradiction avec la perception éculée de l’homme « viril ». Il est intéressant de noter que les deux plus jeunes sont ceux qui acceptent le plus leur sensibilité et leurs doutes tandis que les autres se veulent plus intransigeants. L’un d’eux dira même « avant je me braquais pas comme ça ». On fait salon est un documentaire intimiste dans lequel Léa Forest pose un regard tendre sur ces futurs hommes, qui pleurent et ne pleurent pas. 

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On fait salon de Léa Forest

4. Beauty Boys de Florent Gouelö

Diplômé de la Fémis, Florent Gouëlo dévoile ici son deuxième film après le moyen métrage Un homme mon filsBeauty Boys est une belle histoire sur l’affirmation de soi, le courage de se dévoiler au reste du monde, ici une scène ouverte dans une petite ville des Vosges. Pas vraiment le lieu rêvé pour une drag queen. L’enjeu n’en est que plus grand et c’est là la force du court-métrage, nous éloigner du monde de la nuit et de ses clubs, principaux lieux d’activités de ces showgirls hautes en couleurs. Le film s’articule autour de la relation entre Léo, le petit frère drag et son grand frère Jules, « vrai mec » qui rape et tape dans des sacs de frappe. Si les personnages sont un peu caricaturaux, Beauty Boys a le mérite d’emporter le spectateur au rythme de la musique pop de Todrick Hall. 17 minutes 50 secondes de paillettes, d’énergie et de tendresse qui se dégustent avec plaisir !

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 Beauty Boys de Florent Gouelö
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Gabin Vissouze
Article écrit par :
Cinéaste, réalisateur et parfois même acteur, Gabin est membre de Beware! et rédacteur spécialisé dans le cinéma.

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