LisaB - Le 26 novembre 2014Maurizio Di Iorio est italien et tape-à-l’œil, mais on s’en voudrait de faire un raccourci facile. Adepte des couleurs néons et des contours ciselés, ses photos accrochent la rétine. Sous une lumière quasi-chirurgicale, il déploie objets du quotidien: brosse à dents, fruits et légumes… images de la consommation et symboles de l’ère moderne.
Ce qui le rend intéressant, c’est son approche particulière de la photographie- comme il l’explique lui même: “Je n’aime aucune photographie qui veut envoyer un message. Qu’est-ce que l’image d’une brosse à dent géante pourrait signifier ? C’est simplement une photographie objective, dépourvue d’angoisse existentielle. C’est une des images de la culture de masse.”
Lui qui a travaillé pendant 15 ans dans la publicité, il en détourne désormais les codes avec brio. Les fonds monochromes qu’il manie très bien élèvent son esthétique de supermarché au rang d’art très travaillé. Ce qu’il l’intéresse, explique-il, c’est la relation que nous entretenons avec ces objets de la banalité, dans un monde de pollution visuelle, où l’œil est assailli d’images: “Je n’essaye pas d’extrapoler mes sujets par rapport à leur contexte quotidien parce que je préfère une vérité esthétique, et que je rejette toute forme d’idéalisation”.
Sharp. Aiguisé. C’est un mot qui décrit bien son style et la fracture visuelle qu’il invoque au travers de ses compositions ultra-colorées: “ J’aime viscéralement la couleur et mes références esthétiques sont en partie pop.”. Ca tombe bien, on l’aurait bien volontiers qualifier d’héritier du mouvement.
En tête de son portfolio on peut trouver sa devise: “Je n’ai jamais été attiré par la photographie qui saisit le moment. C’est le deuxième regard qui montre le détail révélateur, jamais le premier”. Rien d’étonnant au vu de ses photos totalement figées, pensées et mises en lumière comme des sculptures, véritablement nées pour le papier glacé. Son style froid semble plaire aux grandes rédactions: il a travaillé pour Elle UK, Wired UK, L’officiel ou encore Vice US et livre toujours pour ces magazines des commandes qui portent sa marque de fabrique, très reconnaissable.
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