Louis Granet aime les bandes dessinées, la narration, la ligne, les couleurs vives qui explosent et font basculer la réalité dans un univers plus poétique. Il aime surtout mêler entre elles plusieurs références, s’amuser avec en brouillant les pistes et en mettant les techniques qu’il a développé aux Arts-Déco de Strasbourg au service de son appétit chromatique.

Son travail est avant tout caractérisé par la force de ses couleurs et un trait aérien, un lien existe entre ses réalisations et les comics, c’est évident! Le jeune artiste dépasse cependant le processus de reproductibilité en piochant des images un peu dans tout ce qu’il observe, en les traitant de la même manière que dans des petites vignettes… mais sur de grands formats, à la peinture. Il focalise sur des détails : un choux vert bien croquant, une peluche de Mickey, une cagette de fruits du marché, ou encore des œuvres de Koons : des bribes de scènes quotidiennes prennent ainsi de l’ampleur sous ses pinceaux. Il rend l’ordinaire un peu curieux, narratif, au-delà d’une vision figée. Un soupçon d’inattendu se créer dans les espaces qu’il réinvente en les recadrant ou en en superposant plusieurs, et, selon les toiles, dans les échantillons de décors qu’il isole. Louis Granet sublime des déchets, un plateau de bouffe McDo, des objets moulés sous des bâches en plastique, les étalages luisants des poissonniers : tout ce que l’on peut croiser de simple, sans y prêter forcément très attention ou y accorder un intérêt esthétique particulier.
Il exploite aussi sa maîtrise de dessinateur de bande dessinée pour déployer son univers et pour appliquer ses recherches sur divers supports, aussi variés que possible. Bien qu’il continue de réaliser des BD, il apprécie la liberté hors des cases : “À la différence avec la bande dessinée, l’objet que je représente peut se suffire à lui-même, rien ne m’oblige à introduire ou à expliquer sa présence, ni à faire en sorte qu’il soit identifiable”. Il alterne les plaisirs, entre figuration et abstraction.




Il a également pensé à décliner ses motifs sur des pièces en soie, qui nouées dans les cheveux ou autour du cou sont plutôt stylées :

GEORGES 300
En parallèle à sa pratique solo, et dans une démarche de rendre l’art un peu moins ruineux et plus joli quand même qu’une repro de chez Bricorama, il a mis en place avec Cyril Debon et Alice Hauret-Labarthe un site de vente de posters réalisés et imprimés par leurs soins, dont chaque exemplaire est unique : Georges 300. Les trois artistes proposent pour chaque saison (avec des soldes alléchantes) leurs œuvres “version papier glossy”, à un format de quatre-vingt par soixante. La palette colorée et la touche ultra dynamique de Louis Granet se reconnaissent tout de suite, pour un rendu de grande qualité… Encadré, ça pourrait bien avoir plus d’effet que cette pauvre Marilyn plastifiée (on doute pas que vous avez trop bon goût pour afficher ça, mais c’est pour dire!).
Tout ce qu’il fait est lié, il en propose seulement des versions différentes, selon les nécessités (une édition, un salon, un foulard…). Et pour en voir plus, plus, plus > http://www.louisgranet.net/
En attendant sa prochaine expo!