Si vous faîtes un peu de photographie, vous êtes certainement familier avec le concept de « Golden Hours », cette première et dernière heure du soleil qui donne au ciel des couleurs dignes de vos meilleurs filtres Instagram, mais dans la vraie vie. Ces Golden Hours existent également en écriture et en musique, ce sont ces moments où les idées naissent le mieux, libérées du poids de l’inhibition. En tout cas, c’est le propos derrière la création de « The Glow », le premier album de Gold Celeste venu tout droit d’Oslo.
Parler de Golden Hours résume à peu près tout ce qu’il faut savoir sur Gold Celeste, et valide toute l’imagerie que vous vous faites d’eux: ces mecs sont des hippies, ils méditent quand ils ne mangent pas bio, et cherchent à transcender leur existence à travers « The Glow ». Le nom parle de lui-même, il s’agit de « l’aura que nous avons autour de nous, consciemment ou pas », une sorte de Klout spirituel, un package de la paix intérieure avec option honnêteté, positivité et amour infini. Qui va croire ces conneries?
Absolument tout le monde à l’écoute de « The Glow ». Parce que le cynisme n’a pas l’air d’exister chez eux, parce qu’enregistrer cet album avec des cassettes et des enregistreurs analogiques n’est pas une posture, parce que Connan Mockasin aurait bien aimé faire une oeuvre pareille, où chaque chanson sonne comme un rayon de ce putain de soleil aux heures dorées. Et sérieusement, comment vanner des mecs qui disent avoir étudié des beats de Madlib, MF Doom et J Dilla pour s’inspirer? Sorti vendredi dernier, on en vient même à oublier le plus grand drame de l’humanité de ce 11 septembre 2001: la sortie du 2e album de Nickelback. C’est dire.