Ça nous chatouillait de ne pas évoquer le travail du grand pilier du noir&blanc. On s’en délivre aujourd’hui.
Entre mysticité et impudeur, l’oeuvre de Roger Ballen jouit d’une renommée méritée. Comme un Beckett, l’univers du septuagénaire transpire d’abord le non-sens pour transcrire ensemble les allégories et les sentiments les plus sombres.
Quand les murs lient ensemble chaque détail de ses compositions (fils de fers, oiseaux, squelettes), les corps expriment toute la sensibilité et la fragilité de l’univers de la démence.. Dans leur format carré, ces images abstraites et théâtrales révèlent sans détour l’inquiétante singularité de l’homme le plus ordinaire.
En 2012, Roger Ballen réalisait le clip “I fink u freeky” de Die Antwoord, le groupe de rap électro survolté. Coup de maître, chaque image du clip forme à elle-seule son tableau. Confusion de toutes les formes d’art, cette rencontre a délivré un véritable recueil de références picturales.
Apologie sophistiquée des êtres hybrides et d’une beauté délabrée, l’œuvre de Roger Ballen repose plus que jamais sur l’expression des tabous.
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THOM
Roger Ballen, c’est en ce moment à la Galerie Vu à Paris.