King Krule se renouvelle avec The Ooz

Image d'avatar de SolalSolal - Le 13 octobre 2017

Originaire de banlieue londonienne, Archy Marshall a baigné toute sa jeunesse dans une étrange mixture de scission familiale et d’art : d’arts visuels avec une mère décoratrice pour le cinéma et auditif du côté de son père, directeur artistique à la BBC. Le cheminement vers la composition a donc du être assez naturel pour un musicien précoce comme Archy.

En 2013, à seulement 18 ans, il enregistrait Six Feet Beneath The Moon. Un album sombre et perturbant qui a révélé ses thèmes favoris : ceux d’une jeunesse maudite, qui traîne et s’ennuie et se morfond, pleine de questions. Si le contexte semble peu engageant, il a apprit peu à peu à sublimer le thème familial, indispensable à sa musique, et à raviver les lueurs d’espoir entre ses lignes avec des histoires de tout les jours.

King Krule

Il est aussi l’égérie du genre qu’il a fait naître, la Bluewave. Sous ce terme, ce sont de nombreuses influences de l’artiste qu’on retrouve : Indie, Hip-Hop, Jazz et Free Jazz, Rockabilly, ou encore le Punk anglais qui a forgé son chant, ses sujets et son caractère scénique. Dans cet album, King Krule jouer au fil de ses paroles, improvise spontanément, jusqu’à en avoir dit assez.

King Krule

Depuis, c’est sous son nom civil que le jeune anglais nous a fait signe avec l’album A New Place 2 Drown, qui dénotait encore une excellence lugubre. Il nous tardait de voir l’autoproclamé (mais bien accepté) Roi revêtir de nouveau sa couronne. Vous allez pouvoir l’écouter très bientôt sur son nouvel album, The Ooz : une petite vingtaine de titres pour plus d’une heure de musique.

Cette fois, c’est avec lui même que King Krule s’entretient. De retour dans la maison familiale où il a développé de nouvelles idées, sa musique subit l’effet apaisant d’un environnement connu. Son premier extrait quasi minimal, “Czech One”, qui raconte en quelques minutes un instant d’hésitation et une rencontre ratée, préparait une ambiance toujours aussi glaçante. Mais les deux autres titres prennent un tournant différent.

He still searched for warmth, but it was cold by the fire

Sur Dum Surfer par exemple, plus rythmée et plus lumineuse, King Krule change d’époque. Le morceau est complètement Clash-esque, et en réécoutant London Calling à titre de comparaison, on se rend compte qu’il pourrait sans problèmes remplacer Joe Strummer. Le plus : sa touche jazzy qui rend l’ensemble beaucoup moins sombre. Effet direct du foyer familial ou maturité musicale ? Vu son troisième et dernier extrait, la réponse 2 paraît plus crédible.

Man this band that’s playing, is playing fucking trash

On avait dit que la Bluewave, c’est aussi du Rockabilly et c’est sur Half Man Half Shark qu’on retrouve les retouches discrètes qui donnent un aspect early 50’s à un morceau Indie Rock. Un peu de reverb sur le chant, des percus omniprésentes, et une guitare un peu crado : le tour est joué. Le clip accompagne parfaitement cette ambiance avec un style façon live mal cadré.

Trois morceaux, trois clips, trois ambiances, et un bon résumé du contenu de l’album, qui reste assez expérimental. The Ooz réserve encore quelques surprises, sur le titre éponyme, Biscuit Town, Slush Puppy, et au cour des quelques transitions tantôt désordonnées, tantôt très musicales. Le King n’a pas choisi de nous faire écouter ces trois morceaux par hasard.

Dans un calme qui ne semble tenir qu’à un fil, King Krule parle de ses déceptions et ses colères, lors d’envolées hurlantes d’une voix rauque cassée par la clope. Il paraît assez improbable que quiconque apprécie l’ensemble de l’album qui finalement n’a pas vraiment de thème, mais se targue d’une liberté musicale assez forte. Chacun y trouvera son compte sur deux, trois ou peut-être quatre morceaux. Derrière l’artiste, la production est aussi de grande qualité avec un choix artistique qu’on retrouve dans les clips, et pour cette raison, l’écoute complète vaut le détour vu l’évolution sonore au cour de l’album.

Avec ce deuxième album, King Krule risque bien de marquer les esprits puisqu’il y’en aura pour tout le monde : c’est pour le 13 octobre. Sans perdre de temps, le roi repart en tournée, et viendra nous rendre visite pour deux dates le 26 novembre au casino de Paris, et le 29 à Feysin en banlieue lyonnaise. The King has returned, all hail to the King !

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Solal
Article écrit par :
Rédacteur en chef musique

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