Après avoir remporté la douzième édition des inRocks Lab en 2015, l’artiste fait aujourd´hui son grand retour avec un EP inattendu.
Depuis son jeune âge, Kazy Lambist, de son vrai nom Arthur Dubreucq, pratique le piano classique. Plus tard, il apprend à jouer de la guitare et rejoint un groupe de rock, avant de s’illustrer avec sa musique électro. En 2016, le chanteur montpelliérain avait, en effet, fait parler de lui avec son single “On you”, un titre chill à l’opposé de ce qu’il nous propose avec ce nouvel EP.
Un EP entre pop électronique et classique
Le retour du chanteur s’est fait en février 2020 avec un premier featuring : “Deï feat. Amouë”. Grand retour aux sources avec le classique pour l’artiste qui l’a étudié pendant sept ans, “Decrescendo” réimagine ses titres les plus connus. On retrouve notamment “Big fish” ou bien encore son tube “On you”.
L’objectif est clair : mêler deux univers totalement différents. Ce nouvel opus, sans percussions et sans effets spéciaux rajoutés, est tout à fait surprenant pour les habitués de la musique très électro-chill de Kazy Lambist. Et pourtant, la réécriture semble avoir été un exercice sans difficultés, tant l’esprit des titres originaux se traduit avec fluidité pour correspondre aux codes de la musique classique.
Le titre “On you”, par exemple, comptabilise 1,9 millions de vues et représente bien l’univers de Kazy Lambist auquel nous étions habitués : léger, pop et avec une ligne rythmique claire. Plus récemment en 2018, avec son album “33 000 FT” dont le titre fait référence à l’une des passions du Montpelliérain, l’aviation, le titre “Annecy” également réécrit pour ce nouvel EP, dans la version originale la mélodie est suave et les sons électroniques. Tout cela a été mis de côté pour cette réécriture classique, au profit d’un ensemble orchestral plus organique.
Un retour aux sources
L’EP est composé de six pistes, dont une introduction d’une vingtaine de secondes présentant son œuvre et les virtuoses qui l’accompagnent. Quant aux morceaux, afin d’éviter la confusion entre les versions, le nom de l’opus est inscrit à la fin de chaque titre. Comme un lien entre ses deux univers, “Decrescendo” déploie alors une nouvelle face de Kazy Lambist.
Mon œuvre s’appellerait “Decrescendo”, en référence à mon retour aux sources, une forme d’atterrissage après mon album “33000 Ft.”. Un disque sans claviers, sans percussions et sans effets spéciaux, une ode à ce que la musique a d’intemporel.
Kazy Lambist
L’artiste entretient par ailleurs un lien très fort avec son grand-père, et il confie : “Mon grand-père italien classait mes créations dans la catégorie «Musique de bucheron», en référence aux pulsations machinales et binaires de l’électro.[…] Pour lui rendre hommage et pour prouver qu’un bucheron a aussi des sentiments, je décidais de retranscrire mes chansons en une pièce orchestrale.“
Ensemble, ils allaient notamment, depuis sa plus tendre enfance, au lac d’Annecy. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le nom de ce lac est l’un des titres de Kazy Lambist. Il y a une vraie légende autour de ce titre nostalgique. Les lieux ont une importance symbolique, pour l’artiste qui s’est également reclus en Italie, pays d’origine de son grand-père, pour travailler ce nouvel opus.
Une collaboration de génie
Ce travail imposait donc de s’éloigner du cadre quotidien de l’artiste. Il devait, entre autres, laisser son matériel numérique de côté pour entrer dans le cœur de son projet. C’est alors en Italie que cet exercice a débuté, sans pourtant signifier un isolement complet, puisque Jodie Devos et Kazy Lambist se sont réunis sur “Annecy Decrescendo“, par exemple.
Jodie est l’une des chanteuses lyriques les plus reconnues. Elle a incarné les plus beaux rôles et partitions à l’Opéra dans le monde entier, accompagnée d’orchestres de références et sous la direction des chefs les plus reconnus. Leur deux voix et leur deux univers se retrouvent alors sur des morceaux réfléchis jusqu’au moindres détails.
Ce disque est un véritable quatre mains, je suis touché par le charme insolite, tendre et fragile qui en résulte. À l’image du duo “Annecy” dans lequel la voix extraordinaire de Jodie Devos se mêle au grain envoûtant d’Arthur : deux chants qui n’auraient jamais dû se rencontrer, s’unissent alors, le temps d’un road trip.
Otman Louati
Cette rencontre est également due à la collaboration entre Kazy Lambist et l’artiste percussionniste et compositeur Othman Louati. Ce dernier, après avoir brillé sur ses ré-interprétations de Faust d’après Berlioz et d’Orphée d’après Gluck, s’est rendu à Paris pour lui présenter son œuvre. C’était donc un honneur pour le Montpelliérain de laisser son travail dans les mains d’un chef d’orchestre et compositeur français hors normes, organisant autour de lui une équipe de musiciens sur-mesure.
Vous pouvez retrouver l’actualité de Kazy Lambist sur sa page Instagram.