Chez Beware! on aime Jumo. Nous vous présentions l’artiste et son album Et le vent? sorti au printemps dernier au cours d’un podcast post-confinement. Aujourd’hui, à l’occasion de la sortie en vinyle de l’album, le clip “Steve” s’affiche comme une danse hypnotique, presque colérique, mais surtout salvatrice.
La nuit on danse
Tourné avec Cela dans un hangar humide avant le confinement, le clip qui vient compléter le titre “Steve” nous embarque dans la frénésie d’une danse sans fin, dans la moiteur d’un club improvisé, et confirme une fois de plus le talent de Jumo, qui nous fait réfléchir et danser en même temps.
A l’instar du son, une boucle électro portée par la voix envoutante de Leonie Pernet dont la patte est immanquable, le clip est pareil à une séance d’hypnose. Les images saccadées au stroboscope, les lumières au néon et la froideur du lieu traduisent une ambiance particulière, envoutante, dont il est impossible de se détacher avant la fin de ses 4’32 minutes.
Deux ambiances se distinguent puis se mêlent jusqu’à ne faire qu’une. La première est froide, la lumière y est bleue, presque grise, les gens prêts à danser sont là, immobiles, ensemble mais seuls dans leur absence de mouvement. Et puis, lorsque la lumière est rouge, un homme se distingue, le seul à danser, observé mais pas gêné, il balance ses bras, puis sa tête, puis tout son corps, laissant la musique s’emparer de ses mouvements. Finalement tous les corps s’agitent, et s’abandonnent à cette mélodie rêveuse, traduisant l’urgence de vivre.
Tourné caméra au poing, nous sommes comme avec eux, au milieu d’eux, perdus dans la valse électro de ces mouvements sauvages, instinctifs. L’impression d’être dans un club est évidente, la lumière saccadée, les formes plus distinctes que les visages, l’effervescence de l’abandon à la musique qui réunit ces individus pour en faire un groupe, tout y est. Mais la fête reste sombre, les visages fermés, comme s’il fallait danser ensemble, mais surtout pour soi-même. Chacun partage son énergie comme un besoin de s’exprimer, mais aucun sourire ne saurait se dessiner. L’expression d’une jeunesse sans illusion, qui danse pour oublier la froideur du quotidien sans doute.
Jumo confirme son talent et sa signature, attiré par le concept du temps et influencé par le monde qui nous échappe ces derniers mois. Prolifique, il profite de la sortie vinyle de son album chez Nowadays Records pour y ajouter 4 nouveaux titres, à écouter juste ici.
Et le vent? En sa faveur, Il semble le porter jusqu’au succès.