Dans le torrent des nouvelles angoissantes, une simple chanson arrive parfois à apaiser l’existence. Munie de son vibraphone, Joëlle Saint-Pierre sait fabriquer de telles compositions. En fait, la simplicité et la maturité de cette jeune musicienne transportent l’auditeur dans des tranchées inondées de douceur. Rencontrée dans un café sur l’avenue Mont-Royal, la musicienne s’ouvre sur son parcours musical.
Son premier album « Et toi tu fais quoi? » paru en septembre 2015, continue de faire jaser. La preuve ? Elle a donné plus d’une centaine de spectacles en Europe et au Québec depuis la parution du disque. « J’aime bien les salles dans les plus petites villes où les gens me connaissent peut-être moins, mais apprécient par contre que de jeunes musiciens viennent y passer la soirée », confie-t-elle.

Des sonorités vaporeuses faites de percussion et de mots
Dans sa maison natale à Chicoutimi, Joëlle Saint-Pierre découvre la musique par l’entremise de sa mère, elle-même musicienne. Plus tard, elle s’inscrit au Conservatoire de musique du Québec à Saguenay. Tout en apprenant le piano, elle expérimente les percussions, et principalement le marimba, un instrument ayant des origines africaines. « J’aimais tellement en jouer que je suis allée jusqu’au Boston Conservatory pour pouvoir faire une maîtrise en marimba », ajoute l’artiste. Néanmoins, la grosseur de l’instrument s’avère un obstacle lorsqu’elle commence à faire des spectacles. Ainsi, elle opte pour le vibraphone, un instrument de la même famille mais de plus petite taille.
D’ailleurs, c’est ce vibraphone qui apporte une sonorité « ludique » à ses chansons. De plus, lorsque l’on sait que son album a été enregistré dans une petite église non loin de sa demeure familiale, son univers nous ramène encore plus à l’innocence de l’enfance. Telle est la formule gagnante de Joëlle Saint Pierre : des mélodies simples, une voix douce et un vibraphone.
Inspirée par la musique de Bach, la chanson « jour doré » est touchante et aborde « les hauts et les bas de la vie, mais davantage les hauts », relève-t-elle. La plus philosophique « jamais seule » et la positive « souris », quant à elles, entraînent l’auditeur dans un univers planant et accueillant. Complété par des musiciens talentueux à la contrebasse, à la batterie, au clavier et à la guitare, l’album est troublant de sincérité et nous laisse rêver d’un monde plus serein.
Étudiante en orthophonie le jour, un métier qui selon elle lui permet de garder les deux pieds sur terre, Joëlle Saint-Pierre continue de faire ce qu’elle aime, simplement. « Je veux donner un bon spectacle, c’est tout ce qui m’importe », conclue-t-elle souriante, alors qu’elle sera au Verre bouteille ce dimanche soir dans le cadre du festival Montréal en lumière. Comme à son habitude, Joëlle Saint Pierre jouera de son lourd vibraphone, mais les spectateurs ressortiront probablement de la petite salle, le coeur plus léger.
–» Pour continuer à suivre l’univers de Joëlle Saint Pierre : site web | facebook | bandcamp
–» En concert au Verre Bouteille ce dimanche 26 février : événement facebook
