Fin de soirée agitée et lever du jour. Quelques potes roulent dans une voiture merdique, sans but. Encore défoncé et armé de son seul short, l’un d’eux commente l’état actuel de ses couilles, et justifie l’aide que les femmes lui apportent à ce sujet à l’aide d’un argumentaire des plus solides. Mais éclaire nous, s’il te plait, comment faire ?
“Tu sais les femmes, c’est comme du poisson. Tu les appâte avec un compliment, puis tu récupères le compliment, et la fille qui a mordu”.
Alors que les quatre compagnons longent une route surplombant la ville, le sage interrompt sa conférence. Un véhicule leur barre la route. Une BMW, jaune métallisé, portière conducteur ouverte. Dans sa grande sagesse, il décide de s’emparer de l’aimant à meufs, symbole de masculinité, sur lequel il vient de tomber. En short claquettes, il va alors vivre malgré lui un voyage des plus initiatiques. Quel beauf.
Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite donc à regarder le film de Jimmy Whoo maintenant, afin que vous puissiez vous faire votre idée.
La séduction opère, et peu à peu, le sage tombe sous le charme de sa nouvelle voiture. Entre vaines tentatives de racolage et regards insistants, passionnés et malsains pour son véhicule, la descente semble violente. Invisible aux yeux de tous, il tombe dans l’incompréhension : tant de femmes, et pourtant aucun succès. En pleine remise en question, la conscience l’attaque et il devient femme, et sa voiture devient chasseuse. Pourtant, impossible pour lui de comprendre qu’il est victime de son propre stratagème, impossible de comprendre qu’il est le gibier, la femme qu’il idéalise.
La voiture quant à elle, semble de plus en plus vivante et maintient son emprise envoûtante. Comme un poisson qui a mordu et se débat contre une force qu’il ne sait pas identifier, le sage se fatigue. Alors seulement, lorsque la nuit la lui permet, la voiture s’enfonce dans un coin tranquille pour y consommer sa proie, comme l’aurait fait le sage.
D’une force et d’une évidence presque inquiétante, le film expose un jeune naïf, piégé dans une cage aux courbes folles. En bon misogyne, sa punition ne pouvait lui être infligé que par plus viril et plus masculin que lui.
Theo Cholbi aka le sage aka le beauf, livre une performance impressionnante dans son rôle, qui colle en tout points avec la superbe réalisation de Johnny Hardstaff. Avec cette ambiance sonore, on se retrouve plongé dans un Drive malsain, armé de mille stéréotypes.
C’est l’histoire du chasseur chassé, de l’arroseur arrosé, du beauf en claquettes avec sa BMW.
Qu’avez vous pensé du short film de Jimmy Whoo ?