Jimmy Nelson est un photo-journaliste ou “photo-reporter” anglais qui milite à travers ses clichés pour la reconnaissance et le souvenir de peuples autochtones et indigènes. On y voit toute la planète représentée : des peuplent asiatiques, africains, latino-américains, océaniens … Toute une diversité d’humains à travers le monde entier.
En 2013 il sort un livre nommé « Before They Pass Away », ou “Avant Qu’ils Disparaissent“, résultat de plusieurs années de voyages, d’immersions dans des cultures indigènes et de photographies au plus proche de ces personnes. La principale notion qui est au centre du travail et de la réflexion de Jimmy Nelson est que ces peuples sont en voie d’extinction. Disparition de leurs territoires, de leurs moyens de se nourrir, expulsion de leur terres ou diminution de leur démographie, de multiples raisons en sont à l’origine et continuent de les décimer. On ressent donc (et il le dit également) qu’il y a une forte volonté de perpétuer la connaissance de ces cultures ancestrales. « Nous devons documenter ces cultures très, très, très rapidement car elles vont disparaître. Et aussitôt qu’elles auront disparu nous aurons perdu quelque chose de très, très, très important pour nous : notre authenticité. D’où nous venons, ce sont nos origines. »
https://www.youtube.com/watch?v=E1ukSn_Ejcs
Pour ce faire, il a réalisé des séries photographiques pour montrer la richesse de ces cultures. Tout d’abord on peut voir des photos de groupes, quelques personnes à peine (4 ou 5) qui posent dans des décors qui sont propres à leur culture. On note parfois une dimension épique dans ses photos : les sujets sont positionnés en haut de montagnes,dans leurs déserts, aux pieds de chutes d’eau… Toujours représentés avec leurs attributs, habits et maquillages, symboles forts et voyants de ce qu’ils sont. Ils posent devant des paysages extra-ordinaires, qui représentent en fait leurs identités, du moins qui les complètent à nos yeux.
À leurs physiques s’ajoute leur environnement qui est pratiquement indissociable de leur vie.
L’autre partie de son travail est de réaliser des portraits de ces mêmes personnes, mais individuels. Elles portent les mêmes signes distinctifs : maquillage, attributs (plumes, colliers, bijoux…) tout est réel.
Avec ses portraits, Nelson crée une véritable intimité ses sujets et nous rapproche aussi de ces cultures aussi éloignées que menacées.
Comme il l’explique lui-même, Jimmy Nelson recherche avant tout l’esthétisme à travers ses photos. Ces dimensions divines et fortes qui en ressortent proviennent de sa propre vision de ces peuples, qu’il exprime à l’aide d’éléments forts et beaux. C’est cette même vision qui a porté à controverse lors de la publication de son livre. Plusieurs leaders de peuples qu’il avait représentés et décrits, se sont révoltés suite à la publication. Ils estimaient pour la plupart d’entre eux avoir été salis par la vision du photographe qui d’après eux « ne recherchait que l’esthétisme quitte à caricaturer leur identité ».
Jimmy Nelson a entamé un nouveau projet qui est finalisé et qui sortira sous la forme d’un livre à l’automne 2018. Il se nomme « Homage to Humanity », ou « Hommage à l’Humanité », basé sur la même volonté de faire découvrir ces peuples indigènes. Plus interactif (il a créé pour l’occasion une application mobile avec la possibilité de voir les paysages visité en format 360°, un after-movie sera aussi disponible sur les réseaux) il est également plus poussé dans la recherche et dans la documentation. Il y aura plus d’informations sur leur manière de se nourrir, de vivre en symbiose avec la nature et entre eux, sur leur histoire. Il affirme que ce livre sera moins pessimiste mais au contraire montrera la lutte qui est menée pour la pérennité de ces cultures. Car pour lui, ces peuples sont ce que l’humain est au stade le plus naturel : « Ils n’ont aucun jugement en eux, ils s’observent les uns les autres dès l’enfance, en passant par le stade adulte jusqu’à la vieillesse. Ils ont besoin les uns des autres. Cette communauté fantastique de respect, d’admiration envers l’autre m’a appris ce qu’était la beauté. »
1 commentaire
DATH GAUTHIER HÉLÈNE
Merveilleuse philosophie de vie, reportage passionnant qui devrait être enseigné à l’école et davantage sur les chaînes du monde qui oublit l’ âme de ses origines… Merci pour ces beaux voyages au cœur de l’humanité.