Il n’y a pas de meilleure définition de cet art que celle de l’artiste elle-même : « C’est un coup d’œil dans mon esprit, une porte sur mon cœur. Une abstraction surréaliste de “et si” ? ».
Dans ses peintures, Jenni Pasanen crée un nouvel art où la machine et l’humain s’unissent.
Jenni Pasanen et l’inspiration du soi
Pour bien des artistes, l’art, c’est l’expression de soi, de ce que nous sommes. Pour Jenni Pasanen, c’est la même chose. Son art est sa propre langue, une langue qui transporte et bouleverse. Son art, c’est le miroir qui la représente et une porte de l’esprit et de l’imagination.
L’art de Jenni Pasanen contient des airs de rêves, soufflés par une brume enfantine qui semble vouloir nous attraper et nous emmener dans un monde imaginaire, parfois réconfortant, parfois tumultueux.
Petite, Jenni Pasanen à découvert le pouvoir magique du stylo. Un pouvoir qu’elle a utilisé et développé au cours de sa vie pour dessiner ses inspirations, ses joies et ses peines. De l’acrylique à l’aquarelle, de l’encre à l’huile, du marqueur à l’argile, l’artiste est passée par toutes sortes de techniques avant de trouver son style.
Dans les années 2000, les ordinateurs se développent et se créent une place dans de nombreux foyers. Jenni Pasanen découvre alors une nouvelle technique : la peinture numérique. Fascinée par ce nouvel art, elle étudie le graphisme à l’école et devient designer et animatrice dans l’image de marque et le marketing pendant environ 7 ans.
Le numérique ne cesse de se développer et les NFT artistiques font pleinement leur entrée dans sa vie, lui permettant de quitter son emploi et d’approcher son rêve de devenir une artiste à temps plein. Aujourd’hui, elle vit dans son rêve.
Artiste reconnue, elle ne peint pourtant pas de façon ordinaire, avec une toile et de la peinture. La peinture de Pasanen est futuriste. En utilisant des réseaux antagonistes génératifs, elle crée des pièces inédites et fascinantes. « Chaque pièce est un patchwork cousu à partir de nos propres expériences du passé, du présent et du futur, de l’imagination de qui était là et de ce qui pourrait être là », confie-t-elle.
Jenni Pasanen et l’invention de la peinture numérique
Jenni Pasanen est l’exemple de l’artiste de notre ère qui fusionne esthétique classique et technique futuriste. Elle fusionne l’art numérique et le GAN, plus connu sous le nom de Generative Adversial Network, un algorithme qui utilise deux réseaux neuronaux, en compétition l’un contre l’autre, pour générer de nouvelles données sur la base des données qui leur sont enseignées.
Et c’est alors que, grâce à la combinaison de son cœur et du cœur d’une machine, des animaux sortis d’un songe émergent, des êtres semblables à des fantômes, miroirs des émotions humaines, se dessinent et des théories sur le temps et des images d’histoires que l’on a pu lire étant enfant se rappellent à nos yeux.
« Pour moi, il s’agit d’un outil, d’une peinture et d’une muse, car il génère des images que vous n’auriez pas pu imaginer vous-même, ce qui constitue un terrain de jeu illimité pour l’imagination. Ces images me servent de peinture et d’inspiration, et je les combine avec l’art numérique pour donner vie à l’œuvre et lui donner un sens. Chaque œuvre contient une partie de moi-même, car chacune d’entre elles est vue différemment à travers les yeux de l’autre, car nos vies construisent le cadre qui crée notre propre réalité ».
Avant d’en arriver à ce stade, comme lorsqu’elle était jeune, Jenni Pasanen a expérimenté les différentes techniques numériques avant de trouver la sienne. C’est après être passée par la 3D, le codage et l’animation, que Pasanen a découvert le GAN. Curieuse, elle s’intéresse aussi bien à la science, la technologie et l’esprit humain sans fin. La découverte de GAN lui a alors permis de trouver comment tisser chaque chaîne distincte de ses centres d’intérêt en une seule.
Ainsi, sa pièce intitulée Eclipse du temps (Time Eclipse) s’appuie sur les influences du temps sur notre vie et sur la vie du temps qui ne regarde jamais en arrière. « Le temps m’a toujours fasciné ; c’est un terrier de lapin de théories et de possibilités infinies. Il crée notre passé et notre avenir. Nous ne savons pas si ce qui va venir est déjà écrit dans les étoiles ou si nous marchons vers un carrefour où chaque décision crée notre lendemain. Le temps d’hier, d’aujourd’hui et de demain, peut-il d’ailleurs s’éclipser ? », écrit-elle.
Elle génère des images GAN qui lui donnent l’inspiration et l’idée de l’œuvre, puis elle suit son instinct. « Lorsque je suis inspiré par la pièce, je continue à générer les parties manquantes ou je commence à travailler sur la pièce. Je transfère les images générées dans Photoshop et je commence à les plier et à les tordre à mon goût. Lorsque les choses sont à leur place, je commence à les peindre et à les combiner avec la peinture numérique. Parfois, je génère d’autres pièces au milieu du travail, c’est comme une collaboration entre la machine et moi. »
L’intérêt de travailler avec une machine, selon Jenni Pasanen, est l’absence d’émotion chez la machine pour limiter ses capacités à créer.
Ainsi, Pasanen crée ce que l’humain ne peut créer.
Désormais artiste à plein temps, Jenni Pasanen à tellement de projets que vous ne pourrez pas la louper dans les prochaines années. Vous pouvez d’ailleurs retrouver son travail dans une série intitulée Metamorphe où elle s’associe avec le célèbre photographe Reuben Wu en explorant les sens de l’homme.
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