Rencontre avec Teeers, en plein décollage.

Image d'avatar de SolalSolal - Le 14 février 2018

Fin janvier, le quatuor Teeers dévoilait le clip de Driving On My Own. Un titre attendu, puisqu’il bâtit – avec Get Out – les fondations de l’EP à venir du groupe. Amis d’enfance, Adrien, Clément, Victor et Odilon on très tôt baigné dans le même bain musical. Nous les avons rencontré à Paris le samedi 27 janvier 2018 pour échanger avec eux . Après quelques essayages et un shooting qui a posé la street cred’ du groupe, nous avons pu nous assoir avec eux le temps d’une petite discussion.

Crédits photo : Irving Pomepui

Rencontre avec Teeers, en plein décollage. 3

Adrien, tu es le dernier arrivant dans le groupe, à toi d’ouvrir.

Adrien : Oui, ça fait environ 6 mois. Au début j’étais là pour accompagner le groupe sur scène, mais en fait on est amis depuis hyper longtemps. Et finalement tu viens en répet’, on joue ensemble et on fini par composer ensemble.

Clément : Et t’as fait le clip de Get Out aussi !

Adrien : Oui c’est vrai. Il y’a eu ce clip, mais avant déjà, je prenais des photos pour le groupe.

Clément : Ca s’est construit petit à petit, très naturellement et maintenant on fait tout ensemble.

Avant qu’Adrien ne devienne membre à part entière, le groupe avait déjà fait son chemin puisque vous avez commencé à 12 ans. Comment ça s’est fait ?

Clément : C’était un passe-temps, autant qu’une passion. On aurait pu se retrouver pour faire un foot après les cours, sauf que c’était pour faire de la musique.

Odilon : Clément a eu envie de faire de la batterie, Victor a voulu faire de la guitare, et puis il manquait un bassiste : pour moi le choix était facile.

Adrien : Je vivais le même schéma de mon côté avec un autre groupe. Finalement on a vraiment tous commencé au même moment.

Est-ce que vous allez ajouter un quatrième “e” au nom du groupe maintenant que vous êtes 4 ?

Clément : Non, quand même pas. Faut pas oublier d’où vient le truc. Et esthétiquement ce serait pas ouf.

Odilon : On devait monter sur scène, c’était un peu dans le rush, on avait 11 ans. On s’est demandé ”Au fait les gars c’est quoi notre nom de groupe ??”, et on portait des t-shirts avec des larmes . On s’est dit que s’appeler The Tears c’était un peu nul, ça fait un peu groupe de country texan, et The Teers ça fait juste faute d’orthographe. Du coup, vas-y, on est trois, on met trois “e”, et Teeers était né.

Clément : Ça venait plus des t-shirts qu’on portait ce jour-là au final, c’était vraiment dans l’instant.

Pourquoi avoir choisi d’élargir le groupe finalement ?

Adrien : Au début c’était plus un groupe de rock. La formation à trois avec guitare, basse et batterie suffisait. En évoluant le groupe a aussi changé de dimension, et est devenu plus pop, plus disco, plus electro. Quand tu veux faire ça, il faut forcément quelqu’un qui joue du clavier, du synthé ou des pads.

Clément : C’est vraiment arrivé par le live, parce qu’en studio on pouvait les faire nous même ces synthés, mais pas en concert.

Odilon : Et évidemment ça ne pouvait être qu’Adrien.

Adrien : À la base je suis pas du tout pianiste en plus ! Je faisait de la guitare mais j’ai appris avec eux, et je me suis motivé.

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Et ça vous ouvre de nouvelles portes : ce sera plus naturel d’incorporer des éléments électroniques dans vos compositions.

Clément : On écoute pas beaucoup d’electro en vrai. Y’a des groupe comme Justice qu’on adore et qui peuvent nous inspirer, mais la techno ou la house par exemple, c’est moins notre truc. On est susceptible d’en écouter mais on fera pas de musique comme ça.  

D’ailleurs c’était quoi vos inspirations quand vous avez débuté au collège ?

Adrien : Surtout The Strokes et les Arctic Monkeys à l’époque, c’était les représentant principal d’un genre de musique qu’on adorait.

Victor : Plus tard on s’est mis à écouter Tame Impala, Mac Demarco, etc…

Odilon : On s’est forgés autour des groupes de notre générations, mais ça allait plus loin avec les grands classiques : Les Beatles, David Bowie, The Clash, Prince.

Clément : Et Mickael Jackson aussi !

Et Parcels ? Vous êtes un peu de la même veine, non ?

Clément : Ils ont du avoir des influences qui n’étaient pas très éloignées des nôtres, et Random Access Memories a joué un grand rôle dans l’évolution de leur style, comme pour nous. C’est pas vraiment une inspiration mais on aime bien. T’es pas le premier à nous le dire et c’est vrai que c’est un peu la même famille musicale.

Adrien : Parfois, on va choper des effets un peu plus chelous, beaucoup de reverb sur certains refrains. En comparaison Parcels sont beaucoup plus bruts.

C’est un genre où le chant donne une grande partie de son caractère au groupe. Victor ne s’en charge pas tout seul, comment ça se passe ?

Odilon : Les voix sont assez essentielles, en effet. Il faut une bonne ligne de voix, des chœurs, c’est vraiment important pour nous.

Adrien : Tout le monde fait les chœurs, mais c’est Victor le lead singer.  

teers interview

Mis à part ça, dans votre patte sonore, on retrouve souvent une guitare assez funky, un synthé bien rond, presque comme un piano électrique. On a l’impression que vous piochez dans des sons pour les remettre au goût du jour avec un genre de rock un peu nouveau : un mélange de vintage et d’actuel.

Clément : Ouais c’est vraiment ça. Avec Adrien on trippe sur du Quincy Jones, des trucs qu’on connaissait pas trop avant.

Adrien : Et en parallèle on écoute Tyler, The Creator.

Odilon : On essaye d’écouter un max de trucs différents.

Damso, Booba… ?

Adrien : Y’a des choses très cools chez eux aussi et ça vaut le coup de les écouter. Justement ça peut contribuer à ce que notre musique va devenir par la suite parce que c’est souvent des gars qui chantent super bien.

Sur votre dernière prod vous avez travaillé avec Séverin et Pierrick Devin. Qui sont-ils ?

Clément : Séverin c’est un des premiers à avoir cru en nous. Au début on a même fait quelques morceaux avec lui. Il a fait beaucoup de chanson française, et pour autant il a tout de suite capté l’esprit de notre groupe. Quand on a commencé à bosser ensemble, c’était pas forcément quelque chose de très sérieux mais ça nous a fait marrer, et lui aussi. Il nous a connu quand on était un groupe de collégiens et au fur et a mesure de notre progression, on bossait toujours avec lui. On apporte plein d’idées et il nous aide à nous structurer, il a beaucoup d’expérience.

Victor : Pour moi c’est aussi un coach vocal.

Odilon : Et avec le temps c’est devenu notre pote.

Clément : Pierrick, on l’a rencontré quand on a signé chez Gum. Il mixe et fait quelques arrangements, et on a eu un super feeling avec lui. Il a réussi à amener certains de nos morceaux quelque part, et du coup il a évidemment apporté sa patte.

teers interview

Dans une interview un peu plus vieille, vous aviez dit que la musique c’est cool, mais dans la vie les études c’est important ! Maintenant que votre groupe perce, vous avez toujours envie de troquer la scène avec les bancs de la fac ?

Odilon : Ben on a changé d’avis !

Clément : C’était aussi une façon de se protéger vu qu’on ne savait pas encore ce qui allait arriver avec le groupe

Adrien : Avec Odilon on est allé en prépa, et on l’a fait à fond, jusqu’à la fin de notre deuxième année où on a laissé tomber tout ça pour la musique.

Odilon : Je me rappelle d’une discussion avec mon prof de philo qui m’a dit “Bon Odilon, va falloir faire un choix là”. Je lui ai expliqué que le choix était fait, mais c’était pas un message facile à faire entendre.

Adrien : Au final quand tu fais de la musique, c’est plus une question de temps que d’emploi du temps. C’est pas du sport, c’est une forme d’art, et ça demande du temps et de la réflexion, il faut pouvoir se poser dans un environnement adapté à ça.  

Odilon : Se dire “ Allez maintenant je fais de la musique, je me mets en mode création, et dans une heure je continue de bosser mes exams” ça marche pas. C’est pas comme ça que ça fonctionne, c’est pas du footing.

Clément : Nous on pense qu’à ça tout le temps, et quand on pense pas aux morceaux, c’est des idées photos, de clips, qui viennent. À quatre, on vit vraiment pour ça maintenant, a tel point qu’on ne pourrait pas faire autre chose à côté.

Odilon : Tout musicien qui espère faire quelque chose de sa musique doit passer par là je suppose.

Et à quel moment on se rend compte que c’est un travail à plein temps ? Que l’expérience va au delà de la création musicale à elle seule…

Clément : C’est venu avec le premier clip qu’on a eu envie de faire qu’on on était en vacances à Cannes. On voulait le faire seuls et là on s’est rendu compte que l’image du groupe pouvait prendre beaucoup d’importance, et que ce qu’on voulait dégager, c’était à nous de le choisir.

teers interview

Beaucoup d’ambition pour le groupe ! C’est quoi l’étape suivante ?

Clément : On va commencer avec un single qui arrive en mars, et puis l’EP, un nouveau clip, et après on aimerait beaucoup partir en tournée

En France, cette tournée ?

Clément : Pour commencer oui, mais on chante en anglais, c’est pas pour rien ! A long terme j’espère qu’on ira un peu plus loin.

Le mot de la fin ?

Odilon : Restez aware avec Beware !

teers interview

Merci Odilon ! Et merci les gars de nous avoir permis à nous, et à ceux qui nous lisent, de vous connaître un peu.

En attendant l’EP, il reste aux retardataires un peu temps pour se jeter sur les deux clips du groupe.

Get Out, homemade à Cannes :

Driving On My Own, le plus récent :

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Solal
Article écrit par :
Rédacteur en chef musique

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