Commençons la semaine spéciale bande dessinée en fanfare avec un grand nom de la BD française contemporaine : Winshluss. Si vous êtes passé à côté de ses livres, et de son expo aux Arts Déco l’année dernière je vous conseille fortement de rattraper votre retard.
Au cours de ses différents albums, Winshluss affirme sa vision humoristique borderline et macabre. Il travestit les mythes, dépouille la bande dessinée de son histoire formatée par les collectionneurs et pire que tout, n’a absolument aucune morale. AUCUNE. Il s’amuse à déconstruire les contes qui ont bercé notre enfance. Si Pinnochio était votre Disney préféré, épargnez-vous la lecture de son album éponyme. Arme de guerre, robot, meurtres, gang-bang, voilà les ingrédients utilisés pour corrompre l’univers de Carlo Collodi.
Vous l’avez compris, Winshluss aime taper sur les mythes et c’est ce qu’il a continué de faire cette année avec son dernier album » In God We Trust ». Guidé dans les méandres de l’Ancien et du Nouveau Testament par un certain saint Franky, le lecteur révise les mythes fondateurs du livre saint. À la différence près qu’il y a plus d’alcool, de bastons et de punk que dans le livre sacré habituel. Illustrant un Dieu séducteur timide et alcoolique, Jésus en looser dépressif, et autre Pierre physionomiste du Paradis, Winshluss met en avant une humanité violente et criarde. Du cynisme et de l’humour noir comme on les aime.
Si l’ont se gausse devant les dialogues et la narration, le style graphique n’est pas en reste. Winshluss avec l’aide de Cizo son ami de toujours, joue avec les textures, les styles et les couleurs pour le plus grand bonheur de nos yeux ébahis.
Déjà lauréat du prix du meilleur album à Angoulême avec Pinocchio en 2009, il est de nouveau nommé cette année pour In God We Trust.