Il y a 3 ans, l’artiste plasticien et graffeur, Greg Jager produisait Metamuseo, une fresque murale de 100m2 dans le foyer du MacRo, introduisant des couleurs et des formes qui se fondent dans l’architecture de cet espace tout en permettant de résumer avec justesse le parcours de cet artiste établi sur la scène artistique romaine et nationale.
Ayant grandi dans les années 1980, une époque qui porte avec attention la profusion d’images et de musiques, c’est une orientation toute naturelle pour l’artiste Greg Jager qui s’ouvre à lui.
En 1997 il commence à faire du graffiti, une forme d’art réalisé dans la rue provenant du mouvement artistique le street art. En 2001, Jager étudie la communication visuelle tout en continuant, en parallèle de ses études universitaires, le graffiti et ce pendant 10 ans. La fin des années 1990 et durant toute la décennie suivante, les street-artists sont de plus en plus nombreux. Le graffiti se démocratise, apparaît à la télévision, la publicité, les magazines… naissance d’un nouveau business, terrain fertile d’une promotion du travail en galerie pour toute une génération qui obtient avec difficulté la mention : artiste. C’est à ce moment que pour Jager, la crise post-graffiti débute. Alors dans une impasse, c’est une chose toute naturelle qui se produisit pour l’artiste : la recherche d’un autre niveau de lecture pouvant être décodé par un public plus large et certainement plus mature. Mais qu’est-ce que le post-graffiti?
Le post-graffiti
C’est en 1973, qu’Hugo Martinez crée la UGA (Union of Graffiti Artists). Son idée est d’inviter, de peindre, et d’exposer des toiles dans des galeries, des artistes émanant du mouvement street art. L’œuvre est donc extraite de la rue et s’affiche sur toile dans les galeries.
Mais le terme apparait dans l’intitulé d’une exposition organisée au milieu des années 1980 à la galerie Sidney Janis à New-York City. Elle réunissait WRITERS (“ceux qui écrivent”) et des artistes de la scène underground new-yorkaise. Le mot désigne donc par extension un travail qui n’est plus réalisé dans la rue, mais sur un support commercialisable.
Greg Jager veut extraire son art de la rue. Il commence, d’une manière totalement spontanée, à combiner la technique de pulvérisation avec une esthétique plus graphique, synthétique et minimale. Ses graffitis sont abstraits, géométriques et facilement identifiables. Les choses s’enchainent et une réponse positive mais inattendue se fait entendre du public.
Le succès grandissant de Jager lui offre la possibilité de travailler sur des projets intérieurs et extérieurs en collaboration avec des festivals, galeries, des marques et même des institutions. Beware! a retenu deux œuvres majeures de l’artiste :
- en 2018, il collabore avec la maison romaine de prêt à porter de luxe, Fendi, sur un projet d’art romain. Tout un mur est dédié à l’art du graffiti, mêlant, au sein même du siège social de Fendi, design contemporain et tradition du patrimoine, formidable vitrine pour Jager qui s’exportera jusqu’à Paris.
- Dans le cadre du nouveau décor du MacRo, Jager produit une fresque murale de 100m2 dans le hall du musée, “Metamuseo”. Elle est l’une des œuvres permanentes du musée et s’inscrit parfaitement dans le projet voulu par l’architecte Odile Decq. L’œuvre suit la palette de couleurs stricte du projet architectural. Noir et gris pour les halls et les chemins suspendus, rouge pour l’auditorium, blanc pour les salles d’exposition.
Pour retrouver toutes les œuvres de Greg Jager, rendez-vous sur son site ou sur son Instagram.