Photographie documentaire, d’auteur ou de mode ? Fiona Torre aime faire planer la question autour de son travail. Un nuage de mystère qu’elle s’octroie et considère comme du “libertinage artistique”.
L’inspiration qui se déplace
Photographe française qui s’envole régulièrement pour New York, Fiona Torre considère ses voyages comme sa plus grande source d’inspiration. Pendant plusieurs mois, elle a accompagné son meilleur ami, le musicien Ryder The Eagle, en tournée à travers les Etats-Unis, le Mexique et l’Europe. Durant ce périple, elle n’a pas cessé de le prendre en photo avec l’envie, un jour, de les rassembler dans l’optique de les montrer au monde.
Coup de foudre au premier regard
Si le fréquent changement d’environnement l’influence au quotidien, l’envie de devenir photographe, elle, est née lorsqu’elle était adolescente. Comme beaucoup d’autres jeunes filles, Fiona Torre adorait les posters des magazines. Ces grandes affiches, composées d’un personnage central et de quelques petits détails qui l’entourent, ont conquis le cœur de la jeune Fiona. Cette façon de décorer ses photos sans trop d’artifices, elle l’a apprise à ce moment-là.
Bien que Torre ne rentre pas ses photographies dans une case spécifique, elle travaille souvent avec des magazines de mode et des marques. Son amour pour l’image provenant de la presse lorsqu’elle était plus jeune, elle lui rend alors l’appareil aujourd’hui. Vogue Italia, Interlope Magazine, Dior, Gucci, ou encore Saint Laurent font partie de ses nombreux clients.
En tant qu’artiste, la photographe s’intéresse au travail de ses confrères et amis. Tel que le franco-américain David Luraschi, qui se révèle être une inspiration pour Fiona Torre. “Il a un regard si bienveillant, optimiste et délirant sur le monde et sur la mode aussi. Chacun de ses projets est inattendu, sans jamais être forcé, tout est naturel chez lui.”
Les émotions mélancoliques de Fiona Torre
À travers ses photographies, Fiona Torre n’essaie de transmettre qu’une chose : de l’émotion. Principalement celles liées à l’adolescence et à la vie en banlieue puisque ce sont des expériences personnelles et importantes qui l’ont accompagnées à cet âge si particulier. Mais son émotion préférée, c’est la sensation singulière qui est ressentie après avoir pleuré. “C’est un sentiment que je recherche souvent, complexe à décrire, mais que je peux ressentir à travers certaines images.”
Pour accompagner ses sujets et leurs émotions, la photographe opte pour des tons plus pastel. Au contraire des couleurs vives, la colorimétrie qu’elle choisit raconte une histoire moins explosive. Ces demi-teintes, que Fiona Torre voit comme un “vêtement que l’on aurait beaucoup porté qui aurait délavé”, sont en harmonie avec la palette d’émotions mélancoliques qu’elle veut communiquer par le biais de ses portraits.
Pour mettre en scène ses sujets, elle ne laisse rien au hasard. Les décors en studios où elle peut tout moduler, elles les apprécient autant que les endroits extérieurs qui ont déjà eu une vie. Ces lieux de passages qui regorgent d’histoires uniques et qui véhiculent leurs propres lots d’émotions.
Son site : fionatorre.com/
D’ailleurs si vous aimez le travail de Fiona, vous devriez fortement vous intéresser à ceux de Manu Fauque, Lisa Boostani et Leo Schrepel, une belle bande d’amis qui excellent dans leurs domaines respectifs (et qu’on aime beaucoup chez Beware!)