Ses collages aux couleurs pastel attirent l’œil. C’est en s’approchant de plus près que l’on réalise que leur intérêt dépasse celui de l’esthétique et que bien des messages s’y cachent. SLip ironise (à la lecture de son blaze, nous aurions dû nous en douter) le monde et ses actualités avec une douceur sarcastique qui lui est propre et nous arrache des sourires entendus. Celui qui se présente sur les réseaux sous l’apparence de son personnage fétiche – un lion nommé Léon Grellutch qui lui vaut de voir son travail disponible dans le store du Guggenheim Museum Store de New-York – dénonce sans en avoir l’air une société parfois sans queue ni tête.
Celui pour qui l’art, la culture et l’éducation sont les piliers qui feront avancer la société vers le futur de la meilleure des manières admet vouloir remplir sa part avec ses créations. C’est alors que sous les clics de sa souris (« sans ma souris je ne peux rien faire » confie-t-il) se dessine la société comme il la voit et l’appréhende, mettant en exergue ses incohérences, sans que cela ne paraisse trop élitiste, dans un genre « pop culture » afin de toucher chaque personne qui rencontre ses collages. Cela explique le choix de couleurs chaudes et peu contrastées. Ironiser subtilement en se servant de ses visuels est pour lui la meilleure manière de toucher les gens.
Ce créatif s’inspire des constructivistes russes des années 30, des futuristes italiens ou encore du légendaire Peter Saville exploite des sujets d’actualité qui le touchent particulièrement, mais aussi des thèmes qui appartiennent davantage à la sphère intime comme les rapports entre parents et enfants.
Cependant, SLip ne bride pas sa créativité et guette, à l’affût de ce qui pourrait être la source de nouvelles histoires : des chaussures rencontrées dans la rue, une couleur inspirante,… le quotidien est un véritable terrain de jeu pour l’artiste qui s’inspire des moindres détails qui croisent son chemin.
Ainsi, nous retrouvons des illustrations graphiques qui traitent de cette incroyable pénurie de farine vécue pendant le confinement, lorsque tous les français s’étaient accordés pour faire leur propre pain, avec « Bataille du kilo du farine ». La fracture numérique, dont nous parlons peu et qui pourtant engendre des conséquences non négligeables pour qui en souffre, n’est pas oubliée avec « Le monde digital et ses exclus ». Dans un autre registre, le graphiste parle de la manière de faire des rencontres amoureuses ou charnelles en temps de crise sanitaire avec « CoronaDrague ».
Chacune est pertinente et incisive sous ses airs de tendresse. Les titres parlent d’eux même et suffisent à nous transmettre les messages que SLip souhaite nous faire passer.
SLip est un artiste à suivre de près sur Instagram ou sur son site.
Vous pouvez également retrouver l’une de ses exposition en ligne (Auréole) réalisée initialement pour le Ground Control. Cette série qui mêle peintures classiques et football, réalisée en partenariat avec Passement de jambe (P2J) – partenaire régulier de l’artiste – donne une série empreinte d’humour que l’on vous conseille de découvrir !