La photographe Néerlandaise Claire Droppert nous embarque dans une épopée surréaliste où, le temps d’un instant, le sable prend vie.
Sand Creatures II s’inscrit dans la lignée de Sand Creatures I et de Flower Power. Ces séries donnent à voir des photographies de paysages naturels, calmes et paisibles, avec en leurs centres un élément en mouvement. Ce mouvement est figé dans le temps et donne l’illusion d’un monde sans gravité. Les clichés de Claire Droppert offrent la possibilité d’observer un phénomène imperceptible à l’œil nu, un moment qui dure moins d’une seconde.
De ces grains de sable suspendus dans les airs, on entrevoit de prodigieuses créatures. Notre esprit réussit à donner du sens à ces formes abstraites, il les associe à des êtres vivants. Un requin, un cobra, un papillon de nuit… On se laisse facilement glisser dans une douce rêverie – similaire à la façon dont on contemplerait les formes naissantes et fugaces des nuages, allongés dans un parc, les yeux éblouis par la luminosité du ciel et la beauté du spectacle. Comme des enfants à l’imagination débordante, couchés dans leurs berceaux les yeux rivés sur leurs mobiles.
D’un simple jet de sable dans les airs, Claire Droppert parvient à créer des êtres chimériques. Chacun d’eux apparaît fort, colossal – tels les héros d’un roman de science-fiction. Dans l’univers créé par Claire Droppert, le sable ne s’effondre pas. Il s’élève puis il se maintient dans les airs, preuve de sa grandeur et de sa puissance face aux lois naturelles de la physique.
Capturés en Hollande, sur une plage voisine, les images sont empruntes de sérénité. La mer est calme, le ciel est clair – il n’y a rien à l’horizon. Seul le silence. Malgré la tranquillité du paysage, les photographies suscitent un sentiment d’inquiétude. Les créatures ensablées sont dans leur élément mais elles semblent se manifester de manière surnaturelle. Bien que leurs apparences ressemblent à celles d’animaux, elles n’en restent pas moins mystérieuses et imprévisibles. Comme si une part d’ombre les habitait – et le calme apparent de la scène ne serait que momentané.