Capucine Granier-Deferre est une photographe française. Le plus souvent elle couvre les événements qui se retrouveront dans les livres d’histoire dans quelques années. Rencontre.
Tout a commencé par un hasard. Alors que Capucine Granier-Deferre travaillait dans une boutique parisienne, elle tombe sur l’appareil photo numérique oublié par une cliente japonaise. « Elle n’est jamais venue le récupérer, alors je l’ai gardé. J’ai commencé à prendre des photos, je ne m’arrêtais plus. Une amie m’a suggéré de devenir photographe et c’est devenu comme une évidence ». Quelques pellicules plus tard, Capucine entre en septembre 2008 à l’école Icart-Photo de Levallois-Perret (Paris).
“il faut aussi connaitre ses limites, et faire confiance à son instinct.”
Diplôméeen 2011, la parisienne veut changer d’air. Voir le monde. « Je suis d’abord partie en Égypte et en Tunisie, puis en Haïti ». La jeune femme ne tient pas en place et c’est finalement en Ukraine qu’elle s’installe en 2014 pour couvrir le conflit qui oppose les Ukrainiens aux pro-russes. « Je dirais que j’ai peut-être un penchant pour certains événements qui risquent de changer le cours de l’histoire et j’aime photographier l’humain, ce qui se déroule sous mes yeux ». Dans son portfolio, des regards perdus, hagards ou interrogateurs. Des terres arides, dévastées par les conflits ou par la misère sociale. On retrouve ses clichés dans les grands journaux et magazines français comme Le Monde ou Paris Match.
Un métier à risque qu’assume pleinement Capucine: “Je porte un gilet par balles et un casque comme protection. Je m’entoure de gens de confiance et surtout d’un très bon fixeur. Lorsque je vais sur une zone où je sais qu’il y a des combats, j’essaye toujours de réfléchir et de mettre en balance les risques que je vais prendre et l’information que je vais tirer de cette situation. Je pense qu’il faut aussi connaitre ses limites, et faire confiance à son instinct.”
Pourtant, la passionnée ne vit pas que de la photographe de presse : « Cela reste compliqué d’avoir beaucoup de commandes. Il y a aussi moins d’argent dans la presse et la révolution internet a fait que les gens, de manière générale, achètent de moins en moins les journaux papiers », suppose-t-elle. Alors pour remplir la bourse, elle couvre aussi des événements corporate, mais au fond d’elle, l’envie de s’envoler à nouveaux sur les terres de la révolution orange la titille. Talentueuse, elle a été sélectionnée pour la master-class du World Press photo qui se déroulera en novembre et proposera un sujet « très différent » de ce qu’elle a pu faire jusqu’ici : « Le lien familial sera le cœur de ma réflexion » termine-t-elle.
Kondratievka, Ukraine. 8 février 2014. Les forces de frappes pro-russes, tout près de la petite ville de Kondratievka.
Son site: ici
1 commentaire
Danielle ARDAILLON
Bonjour Capucine, jesuis la cousine de Pierre et ravie de découvrir sa petite fille reporter photographe, bravo!! J’habite à São Paulo, j’ irai à Paris en janvier prochain et j’adorerais te connaître! À propos, j’ai 81 ans!! Pas trop gaga! Mes compliments pour ta carrière. Je suis sur facebook, mais trop!! Bonne chance!