Pour l’humour de l’art.
Située à deux pas du célèbre institut national d’histoire de l’art (I.N.H.A) rue Vivienne, la galerie de Blase est à elle seule, une sorte de pied de nez à cette institution créée en 2001. C’est totalement par hasard que cet Auvergnat d’origine, découvre ce lieu duquel il tombe littéralement amoureux.
Un ami à qui il avait rendu service lui fait rencontrer le propriétaire des murs qu’il ne veut plus quitter. Car voilà, si ses œuvres se vendent très bien, restaurer les tableaux qu’il détourne et s’offrir une visibilité à la hauteur de son talent coute cher à cet « hacker de l’art » auto-proclamé. Il souhaite pouvoir continuer à s’offrir aux sourires des passants en se soumettant à leurs jugements à l’intérieur de sa galerie ou aux regards amusés de derrière la vitrine. Pour le coup de pouce c’est par ici : Ulule.
Blase, c’est la rencontre fortuite d’un humoriste et d’un maitre de la peinture. Tombé dedans quand il était petit, il prendra rapidement conscience de son talent en se voyant refuser un dessin à l’âge de 6 ans dans le cadre d’un concours,organisé par la mairie de sa ville d’origine. La copie est déjà si fidèle à l’original que le jury se sent trompé par la reproduction à l’identique d’un personnage de Disney, et crie à la supercherie en prenant l’œuvre du jeune artiste pour une photocopie.
Comme quoi, les traumatismes de l’enfance sont parfois des catalyseurs….
Le grand détournement.
« J’ai voulu faire des choses que j’aurais vouloir voir » confie-t-il simplement. Au départ, il peint en dilettante quand ça le prend. Rencontrant rapidement le succès, tout d’abord au prés de son entourage puis très vite auprès de collectionneurs avertis, il met de plus en plus de cœur à l’ouvrage et aujourd’hui « Blase » son autre lui, vampirise tout son temps. Comme les peintres qu’il cite volontiers comme l’ayant interpellé : Bacon, Gérard Richter, Chardin, ou encore Philippe de Champaigne mais également le dessinateur Reiser, Cherchez l’erreur. A la recherche non pas du temps perdu mais de l’accident, il y passe une grande partie de son processus créatif à chercher l’idée qui déservira le mieux le tableau qu’il revisite.
Il n’existe pas de système Blase. Au départ, il y a la rencontre d’une toile chinée ici ou là. Il laisse le temps à la toile qui veut bien lui laisser une place ( a t-elle vraiment le choix ? ), de s’offrir une deuxième vie.
« Faire les choses en plaisantant mais de manière sérieuse »
On est loin des circuits traditionnels de l’art, et des images d’Epinal de ce milieu des ventes aux enchères, des critiques d’art pompeux. C’est le grand détournement. Le dépoussiérage volontairement potache du passé. Le respect est ailleurs. Ses œuvres nous offrent la fraicheur de son regard tout en nous permettant une mise à distance de l’Art (avec un grand A ?) quasi intouchable, pour ne pas dire sacré des grands musées du monde entier.
Chez Blase c’est grâce à l’ironie, qu’on interroge l’histoire de l’art.
L’ atelier de Blase – 50 Rue Vivienne -75009 Paris
1 commentaire
MERCADIER MARIE-JOSE
Je viens de découvrir cet artiste à la télévision.
En-dehors du côté quelquefois dérangeant de ses œuvres, j’adore ces détournements. Tous surprenants, ils nous obligent à envisager l’œuvre d’origine sous un autre angle, assez transgressif. Quelle imagination et quelle intelligence du regard! Bravo!