L’illustrateur et designer graphique suédois Björn Öberg partage sa passion pour l’art et l’illustration depuis plus de dix ans en réalisant des couvertures de magazines, des illustrations de presse, des couvertures de livres pour enfants ou à travers des travaux de commande et travaux plus personnels. Ce qui le passionne depuis toujours ? Être constamment à l’affût de nouvelles formes d’expression, avec un goût prononcé pour le design graphique.
Le design graphique fait partie du quotidien. Il infuse tous les aspects de la communication visuelle et peut tout aussi bien répondre à une visée commerciale, éducative, culturelle voire politique. Ainsi, Björn Öberg met sa créativité au service de problématiques actuelles ancrées dans les évolutions de la société moderne.
Dans esthétique pop, colorée, facile d’accès et parfois décalée, il raconte avec perspicacité l’esprit d’une époque, ce qui se joue au cœur de nos sociétés de demain : avancées scientifiques et technologiques (“the Brain issue”), mutations dans le monde du travail, comment elles affectent le leadership, le travail en équipes, les relations au sein d’espaces collaboratifs et l’équilibre de vie des salariés (“Online harassement/bullying in the workplace”, “The project bubble”, “Hyper sensitive personalities”).
Et parfois, au milieu de ces réalités sociales se glissent quelques illustrations issues de ses inspirations personnelles. Avec “Don’t let the bastards grind you down!”, illustration sur une dominante de rouge vif réalisée en 2018, il fait référence au roman de science-fiction “The Handmaid’s tale” (en français “La Servante écarlate”), best-seller de Margaret Atwood. Roman dans lequel la religion s’empare du pouvoir politique et les femmes sont dévalorisées jusqu’au plus total asservissement. La place de la femme dans nos sociétés et nos imaginaires intervient également dans sa récente illustration “Harpy”. Ici, il imagine un personnage mi-femme, mi-oiseau. Une divinité dans la mythologie grecque.
A la lecture des travaux de l’illustrateur on s’interroge : si le design graphique répond aux exigences commerciales de nos sociétés et besoins en communication visuelle, de quoi se fait-il le révélateur ? Sommes-nous en train de construire notre propre dystopie, comme dans le roman de Margaret Atwood ? Peut être est-ce là un des points de méditation de l’artiste dans un moment de mise en retrait du monde, un jour de “solstice d’hiver”.