Découvrons l’univers de l’artiste russe Artem Chebokha. Artiste digital travaillant au sein de la Wargaming, entreprise biélorusse de développement de jeux vidéo de stratégie, Artem Chebokha a remplacé les pinceaux par l’outil Photoshop.
L’univers onirique.. et illusoire d’Artem Chebokha
La touche de l’artiste
Le style de l’artiste est pour le moins assez unique, surtout quand on sait que ses œuvres sont le fruit d’un logiciel numérique. Avec ses effets de pinceaux qui apportent une texture à ses créations, l’artiste donne une véritable impression de toiles réalisées à la peinture, et parvient même à tromper les internautes. Toutefois si certains restent sceptiques, les hashtags « photoshop » et « digitalart » sont bien là pour nous ramener à la réalité.
Un monde imaginaire
Les créations de l’artiste sont surtout reconnaissables par ce qu’elles mettent en avant, un univers relevant pleinement de l’imaginaire, du rêve, mais aussi de l’illusion dont se dégage la sensation parfois de confusion mais surtout d’une certaine plénitude.
L’artiste met principalement en scène la nature, à travers des paysages souvent marins accompagnés de leurs habitants, des créatures aquatiques allant de la pieuvre à l’orque.
Comme le montrent les illustrations ci-dessus, l’artiste joue avec les tailles de ses sujets et s’amuse également avec les illusions qu’il propose presque systématiquement entre la mer et le ciel, donnant naissance à des œuvres poétiques et vertigineuses.
Des œuvres aux couleurs presque toujours vives et chatoyantes qui créent une atmosphère chaleureuse et participent grandement à l’adhésion du spectateur au sujet représenté.
Artem Chebokha joue donc avec l’imaginaire, un domaine où il n’y a pas d’interdit et propose un univers onirique où chacun peut s’évader et laisser place à ses émotions.
Mais Il arrive aussi à l’artiste de s’éloigner de l’imaginaire et de proposer dans un style plus réaliste et bien plus prosaïque, des scènes de vie, au ton bien plus morne, mettant peut-être en avant l’idée que la ‘vie réelle’ est bien plus triste et terne que ne l’est le monde des rêves et de l’imaginaire…
Artem Chebokha et l’art fantastique
De ce qu’on a pu observer précédemment, l’art d’Artem Chebokha s’inscrit vraisemblablement dans ce qu’on appelle l’art fantastique, un art qui trouve son fondement dans l’imaginaire, une faculté qui relève pleinement de la psyché.
Pour nous éclairer plus en détails sur cet art particulier, je citerai une étude sur le sujet par l’artiste peintre Michel Barthélemy que je vous invite à découvrir ici pour plus de détails. En effet selon lui pour que l’on puisse à proprement parler d’art fantastique, « il faut que l’univers décrit présente des différences ou des rapprochements inattendus, voire inconciliables avec l’état naturel des choses et avec nos représentations conventionnelles, il faut que certains éléments subissent des modifications par rapport à ce que nous en connaissons ou croyons en connaître. Ces images dérouteront, interrogeront, dégageront une certaine poésie. »
Ici, comme nous avons pu le voir précédemment, Artem Chebokha propose une technique à caractère réaliste mais qui tend assez largement vers l’hyperréalisme voire la trompe l’œil comme il convient de voir sur l’illustration suivante. Une des principales caractéristiques est d’ailleurs le jeu des tailles des sujets, une pratique qu’utilise fréquemment l’artiste qui admet tailles et fonctions inhabituelles aux objets et animaux.
« Pour descendre puiser jusqu’à ces sources, l’artiste se doit de lever toutes les barrières, celles de la logique, de la raison, de toute forme de convention ou de réserve. Il lui faut cultiver un lâcher-prise qui autorisera à sa création de remonter de l’obscurité jusqu’au grand jour. »
Et l’on peut dire qu’Artem Chebokha incite, avec son style, à se plonger dans son monde étrange, le monde extraordinaire de l’imaginaire ; un style qui semble en tout cas véritablement séduire comme en témoigne le nombre d’abonnés sur le compte Instagram de l’artiste qui en comptabilise actuellement pratiquement 100 mille.