Même si les paysages qu’il nous montre sont d’une beauté sans pareille, ce sont les couleurs qui sont primordiales. Ces images sont toutes modifiées et retouchées, comme si nous avions un voile de couleur devant les yeux. Les paysages que nous offre Al Mefer sont sublimés et paraissent extra-terrestres.
Toutes ses photographies retranscrivent une version irréelle de paysages. Souvent pris dans des déserts ou des forêts, ces clichés hors-normes nous montrent une autre esthétique, mais pas que. La série suivante est une métaphore qui représente les liaisons du cerveau. Il part d’une étude de neuro-scientifiques qui explique que les neurones du cerveau ont une structure semblable à l’apparence des arbres. Il les capture dans des paysages sombres, qui représentent les vices humains. « Dans cette série « Phantoms of the Brain » (Fantômes du cerveau) les arbres sont dépeints dans des paysages turbulents, remplis de brouillard et de rayons lumineux comme dans l’imagerie d’un cerveau dégoûté par les obsessions, l’anxiété, la dépression et le désespoir. » Chaque image a sa couleur, prise à la pénombre ou au lever du soleil. Les flash rajoutés amènent la lumière qui leur manque et complète ces paysages à la base classiques.
Dans la série « Alien Architecture » on voit que Mefer ne s’intéresse pas seulement à la nature, mais également à l’architecture. Il nous montre des bâtiments massifs, pris d’une certaine distance, qui ont tous un aspect extra-terrestre. Ce ne sont définitivement pas des immeubles que l’on voit partout. Mefer modifie toujours les couleurs, mais c’est leur construction qui détonne et la manière qu’il a de les capturer : il les prend toujours d’un certain angle et coupés, il n’en montre qu’une partie. Ce qui fait qu’on ne voit pas les lieux dans lesquels ils sont placés, on a donc l’impression d’être sur Mars et de voir une autre civilisation émerger.
Cette série de photographies, « Desert of the Future » en français « déserts du futur » est probablement la plus impressionnante de toutes. Al Mefer la fait précéder d’un poème qui finit sur ces mots : « « Le désert ressemblait à des rêves / Et aucun hiver, aucun été / Ne forgerait ni la vie ni les mers ». Les paysages sont tantôt froids, tantôt chauds par leurs couleurs, encore une fois on a l’impression d’être ailleurs, sur une autre planète. Les couleurs ne sont pas réelles, l’éclairage non plus. Deux points communs dans toutes ses photos : il y a toujours au moins une lune et des montagnes rocheuses. Le photographe explique sur son site qu’il a capturé ces paysages dans les déserts du sud de l’Espagne, lui-même originaire d’Alicante.