Lorsque la collaboration entre Jay-z et Kanye West a été officiellement annoncé, personne n’est resté de marbre. Et pour cause : quand les deux grands boss du Rap US actuel se lancent dans un album, celui-ci ne peut que faire des étincelles. 8 août 2011, Watch the throne sort enfin aujourd’hui. Décryptage musical.
Voici ce que nous dévoilait le making of il y a un mois : deux potes installés dans le salon d’une grande villa australienne, occupés à bidouiller des sons dans leur studio. La première écoute nous laissait plutôt dubitatifs, voir très méfiants. Il n’aurait pas été étonnant que cet album ressemble plus à un duel entre Kanye et Jay-z qu’autre chose, puisque niveau égo surdimensionné, l’un ne rattrape pas l’autre. Est-ce le cas ? Pas vraiment. Même si cet album est souvent dépourvu de finesse et de subtilité, il faut avouer qu’il abrite quelques très bons morceaux.
Parmi eux, le premier single ” HAM “, qui est un véritable coup de maitre. Un track qui prend aux trippes par sa puissance et sa justesse, et qui ressemble davantage à ce que nous avait habitué les deux monstres sacrés. Tout l’inverse du médiocre ” Made in America ” qui n’est que cliché sur cliché, et de l’insipide ” Welcome to the jungle. ” Un autre morceau qui aurait mérité de ne pas exister : le sample particulièrement raté de ” I love you so ” et qui doit franchement mettre les nerfs à Cassius, autant qu’à nous, grands romantiques que nous sommes. Heureusement le très bon remix de Flux Pavilion ” Who gon stop me ” relève le niveau et permet de nous rabibocher avec Jay-z et Kanye, qui signent également l’absorbant ” Murder to excellence. “
Le talent est là, mais pas la convenance, ni l’acharnement. Watch the throne manque terriblement de profondeur, et ressemble davantage à un gros délire entre bons copains qu’à un album bourré de ” techniques et d’effets de style ” comme il avait été annoncé. Kanye West ne peut s’empêcher d’user encore et encore de l’auto-tune, ce qui devient presque barbant à force. En bref, un produit qui manque d’éclat et d’originalité, mais qui n’en reste pas moins satisfaisant.