Confinement et aliénation en temps de pandémie sous le regard d’Isabelle Wenzel

Dans “Until Further Notice”, la photographe Allemande Isabelle Wenzel explore le quotidien atypique des habitants du monde entier frappés par la pandémie de Covid-19 de 2020-2021.

La photographe expose avec légèreté et humour l’aliénation subie par la majorité de la population mondiale liée à un isolement forcé pour faire face à une crise sanitaire dans laquelle nous sommes tous plongés depuis presque deux ans. 

Des états d’âmes universels 

La série reflète l’humeur d’Isabelle Wenzel au moment où elle prend la photo. Elle explore des émotions traversées par la majorité d’entre nous en 2020-2021. Confinement oblige, Isabelle Wenzel a réalisé cette série photographique dans sa propre maison.

“Chaque photographie montre comment je me sens sur le moment. Comme une plante verte, qui devrait être dans la nature pour pouvoir s’épanouir, mais qui est retenue prisonnière à l’intérieur. Ou parfois, la simple envie de se cogner la tête contre le mur” explique la photographe.

On la voit le corps entrelacé à des objets du quotidien comme une table ou un aspirateur ; on la voit aussi grimper aux murs ou s’agripper au cadre d’une porte.

Un corps sculptural

Isabelle Wenzel porte son attention sur le corps dans sa condition matérielle plutôt que sur l’individu. En adoptant des poses improbables, elle souligne l’aspect sculptural du corps et déshumanise le modèle lui conférant un caractère universel. 

L’absurdité des scènes, typique du travail d’Isabelle Wenzel, résonne d’autant plus dans cette série. Elle fait écho au sentiment d’incrédulité de la population mondiale face à la crise sanitaire de ces deux dernières années. Dans les deux cas, on a besoin d’un moment pour prendre la mesure de ce qui est en train de se passer. 

Un défi acrobatique

Isabelle Wenzel est aussi acrobate. Elle a l’habitude d’endosser à la fois le rôle de photographe et de modèle et la série “Until Further Notice” ne fait pas exception. La photographe positionne la caméra, s’occupe des réglages puis elle met le retardateur en marche. Elle se place face à l’objectif, et maintient la pose jusqu’à ce que l’appareil photo s’enclenche. 

Isabelle Wenzel doit souvent s’y reprendre à plusieurs fois avant d’obtenir l’image finale ; on imagine très bien la performance acrobatique qui s’opère pour chaque photo, même si l’on n’en voit qu’une version figée.