Thomas Wrede, “de vrais paysages” en plastique

Image d'avatar de Louise des PlacesLouise des Places - Le 1 octobre 2018

Des kilomètres de neige et au milieu de l’étendue déserte et gelée un seul lampadaire subsiste, comme faisant parti du décors. Éclairant un trou dans la glace que l’on devine utile à l’activité humaine, surement à la pèche, il est la marque de la conquête de la nature par l’Homme. Avec sa caméra analogique Thomas Wrede ne questionne pas plus la place de l’Homme dans cette nature froide et hostile, que la place de l’artificiel, représentée par un lampadaire, en jouant avec les frontières du réel.

Thomas Wrede "Ice Hole"
“Ice Hole”

Déserts de glace, ou de sable, aucun paysage ne semble épargné par l’Homme. C’est ce que veut mettre en lumière le photographe allemand Thomas Wrede. Né en 1963, et après des études à  l’Académie des Beaux-Arts de Munster, le photographe s’intéresse à la nature artificielle et à la façon dont l’Homme reçoit cette nature par le biais de paysages modifiés, avec des voitures ou des maisons miniatures. Il joue avec la frontière entre réel et surréel en créant des paysages qui semblent plausibles à première vue, mais dérangent et questionnent le spectateur de part leurs proportions ou son incohérences. Sa série, «Des paysages réels», est donc antithétique puisqu’elle présente des paysages qui ne le sont pas. Thomas Wrede part de paysages naturels réels et y ajoute des éléments artificiels, créant ainsi des paysages oniriques ou surréels, comme un terrain de football au milieu du désert. Le photographe nous invite à nous poser des questions sur la façon dont nous consommons les images, si nous les pensons authentiques ou non.

Thomas Wrede "Football pitch"
“Football pitch”

Thomas Wrede dit s’inspirer du monde : ” Marcher autour du monde est important pour moi, pour s’inspirer du paysage et de ses différents éclairages.” Tout en rajoutant sa touche personnelle, avec de petites maquettes, qui fait que le monde que l’ont perçoit à travers ses photographies n’est pas le même que celui de la réalité. Pour lui le monde est “un jeu de construction modèle”, et pour nous l’œuvre de Wrede est une belle énigme.

Thomas Wrede High-rise Housing Estate II
“High-rise Housing Estate II”

 

Thomas Wrede Drive-in Theater
“Drive-in Theater”

 

Thomas Wrede photographe
“Settlement with a road”

 

Thomas Wrede maison dans la montagne
“Above the Valley”

 

Thomas Wrede ville désert
“High-rise Housing Estate”

 

Thomas Wrede photo
“Drilling Rig”

 

Behance: http://inagblog.com/2018/08/thomas-wrede/

Partagez avec vos amis :)
A voir aussi !
« Réaliser le branding entier d’un festival… Mon plus grand rêve ! » : rencontre avec Lozo Illu, illustratrice aux idées colorées
Dune : Deuxième Partie, ou l’art de filmer des visages comme des paysages

Dune : Deuxième Partie, ou l’art de filmer des visages comme des paysages

Deux ans après le succès du premier volet, Denis Villeneuve…

3 mars 2024

A la rencontre de The Twins Soul

A la rencontre de The Twins Soul

The Twin Souls, duo formé par les frères Guilhem et…

27 février 2024

Louise des Places
Article écrit par :
Louise des Places est curatrice et journaliste d’art. Au fil des années, elle a écrit pour de nombreux magazines d'art, a organisé des expositions et des événements en tant que curatrice indépendante et avec son collectif "Lonely Arts". Louise a travaillé comme assistante de galerie à Paris et assistante d’artiste à Bruxelles, et comme assistante curatrice stagiaire à Somos Arts Berlin et Index - The Swedish Contemporary Art Foundation à Stockholm.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.