Fat Possum Records ressemble à s’y méprendre au label que nous aurions tous aimé diriger: de véritables groupes indés, aux sons contrariés par choix et non faute de matériel. Des guitares aux distos nous narrant des bluettes qui nous feraient presque regretter l’été de nos dix-sept ans, oui, oui, celui durant lequel tu faisais le tour du quartier en rollers, encore et encore.
Basé à Oxford, dans l’Etat du Mississipi, le label s’était initialement donné pour mission de défricher les musiciens de blues du Nord du Mississipi. Désormais ouvert tant à la techno qu’au rock, on lui doit tant notre amoureux de décembre dernier, Youth Lagoon, Andrew Bird que The Black Keys.
Fat Possum est désormais à l’origine d’une des sorties les plus attendues de la rentrée, selon Rolling Stone, l’album Human Ceremony du trio made in Brooklyn, Sunflower Bean: Julia Cumming (voix/basse), Jacob Faber (batterie) et Nick Kivlen (voix et guitare) offrent une fluidité et une fraîcheur inédite à un rock mâtiné d’élans psychés, tels des The Kills perdus dans un champs de marguerites bleues. Mais, ne nous y méprenons pas: d’autres titres, tel I Hear Voices, rappellent qu’une furie lo-fi abreuve définitivement leurs sillons.
Avec le titre Easier Said, on accoste sans encombres sur des rivages aériens, portés par les mélopées acidulées de Julia. Le clip, à l’ésotérisme tout champêtre, nous invite à écarter les fougères et faire allégeances à des icônes d’écorce calcinées, sur fond d’aurore new-wave.
L’album “Human Ceremony” est enfin dans les bacs. Aussi cool qu’il y paraît.