Artiste et illustrateur basé à Oxford, Steve Kim s’inspire de l’anatomie, des surfaces, de la géométrie, de la forme et de la rêverie.
Un artiste fasciné par l’anatomie et le détail
À l’âge de deux ans, Steve Kim prépare ses valises et quitte Séoul, sa ville de naissance, pour immigrer aux Etats Unis. Plusieurs années plus tard, inspiré par un ami du quartier qui avait des compétences exceptionnelles en illustrations, il décide à 11 ans qu’il allait lui aussi maîtriser l’art de l’illustration.
En 2006, il obtient son diplôme de premier cycle de l’Art Center College of Design et, en 2010, sa maîtrise de la Claremont Graduate University. Au cours de son apprentissage, il ne cesse de viser la perfection, obnubilé par l’anatomie de peur de ne pas savoir dessiner. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il va se forcer à abandonner cette peur pour plus d’innocence dans ses traits, aboutissant à l’esthétique même qui nous est présentée aujourd’hui.
Steve Kim fascine par sa grande considération pour les détails dans tous les aspects de son travail sur lequel il met l’accent sur le sujet, la couleur et la composition claire.
« Je commence avec une précision absolue en ce qui concerne le corps et la référence de la photo, c’est une façon de prendre le pouls du terrain, d’explorer ce qui m’a attiré dans la photo, la personne, l’agencement particulier, la composition, l’éclairage, etc. » explique-t-il dans une Interview de FotoFoam. « Le style est vraiment un mot étranger pour moi. Je comprends que mon travail semble stylisé, qu’il a un style, surtout dans son ensemble, mais j’aime aborder chaque pièce à partir d’une ardoise vierge ».
Explorateur dans l’âme, l’artiste compare son travail au voyage. Au retour, on n’a pas vraiment quelque chose à montrer, simplement une expérience à partager, mais qui ne remplace en rien la compréhension acquise par le temps et la distance parcourus.
Dans son œuvre, Steve utilise habilement les éléments classiques du portrait, tout en poussant constamment les limites pour incorporer des concepts abstraits.
Enfin, désormais artiste et illustrateur basé à Oxford, dans le Mississippi, Steve Kim produit un travail conceptuel et commercial, créant une communauté positive d’artistes sur Discord et suivant des passions et des plaisirs qui résolvent des problèmes artistiques sans même faire de l’art.
Steve Kim, l’art de créer sans créer
Pure expérience visuelle, Steve Kim reproduit des scènes quotidiennes et des photographies d’événements banals, les rendant méconnaissables en utilisant une perspective biaisée, en laissant de grandes sections de toiles vides et en transformant les événements quotidiens en quelque chose d’étrange et de troublant.
Les réalisations aux traits légers et presque fragmentaires de l’artiste semblent être une interprétation idéale de la vie, modifiant l’esprit et amenant l’observateur à remettre en question la stabilité de la réalité dans laquelle il se trouve. Les figures sont quelque peu visibles, mais à s’y pencher un peu plus, elles semblent délibérément incomplètes, comme attrapées au cours d’un rêve.
Toutefois, il est très important pour Steve Kim que son travail commence par une personne réelle avec qui il a une sorte de lien, peu importe la signification de ce lien. Qu’il soit concret ou abstrait, positif ou négatif, il aime représenter ce qui existe dans ses dessins qui oscillent entre représentation de la réalité et vision furtive.
Les fois où il travaille avec des photos trouvées en raison d’une date limite ou de la nature du travail ne sont jamais une expérience agréable pour l’artiste qui a alors un sentiment de regret, voire de vide.
L’inspiration vient à l’artiste, mais il ne la crée pas. Le processus de création est au contraire perçu par l’illustrateur comme un fardeau. Ce qu’il aime, c’est construire ses pièces seulement pour les détruire et les reconstruire ensuite. L’artiste crée sans savoir et fait sans être. Conscient de ce que signifie simplement regarder quelque chose sans réfléchir, il se retrouve à créer sans pensées.
Son minimalisme n’est pas seulement pour le style, c’est la preuve d’un effort… « Un effort pour ne rien redécouvrir et abandonner le but ».