Solweig Lizlow, son interview en toute simplicité

Image d'avatar de GeraldineGeraldine - Le 25 novembre 2013

© Pauline Darley

Si Solweig Lizlow est une fille qui grimpe à une vitesse fulgurante dans le monde de la mode, c’est avant tout une personnalité moderne. Loin des clichés imposés entre anorexie, faux semblants et petit écran, elle se livre en exclusivité pour Beware Magazine. C’est avec surprise que nous proposons à nos lecteurs le portrait d’une jeune femme bien dans sa peau, saine et avant tout à la recherche du bonheur. C’est sans détour qu’elle expose son point de vue sur ces professions qui font rêver : mannequin, chroniqueuse, actrice et Dj. Solweig est touche à tout et nous dépeint un monde à prendre avec simplicité. Une leçon de fraîcheur qui fait du bien, à prendre en note sans hésitation.

 

BM : Avant tout, peux-tu nous parler de ton parcours dans le milieu du mannequinat ? Comment as-tu intégré ce milieu et pour quelles raisons ? Est-ce le fruit du hasard ou un rêve d’enfant ?

J’ai effectué un stage en entreprise en classe de 3ème, chez un photographe. Pour me remercier, il a pris des photos de moi. Nous les avons envoyé aux agences et elles m’ont contacté à leur tour. Mais je n’ai jamais été attirée par la profession avant. J’ai profité de mes mensurations et de mon visage pour vivre de nouvelles expériences. Mon début de carrière à 15 ans est un gros coup de chance mais la poursuite de cette carrière est un bel acharnement personnel.

 

BM : Avec du recul et plusieurs années de métier, comment perçois-tu le monde du mannequinat ? C’est un milieu très critiqué par les médias tant par les pressions subies par les jeunes femmes que par les nombreux cas d’anorexies. De nombreux mannequins décrivent la difficulté du milieu. L’ancien modèle espagnol, Christine Hart, par exemple dans son ouvrage « Ce que les mannequins ne disent pas » affirme que les mannequins subissent une véritable dictature de la minceur. Elle évoque également le rapport entre les mannequins et les photographes déplorant la totale soumission des modèles face à l’objectif. Pourrais-tu nous donner ta propre vision du milieu ?

Cela fait maintenant 7 ans que je suis dans le métier. Alors forcément j’en ai vu de toutes les couleurs, vécu mille et une expérience diverses. C’est un métier très dur dans le sens où c’est énormément de sacrifices, on commence très tôt, les journées n’ont pas de fin, nous n’avons pas de vacances ni jours fériés, nous ne sommes pas toujours traitées comme des êtres humain, nous sommes la plupart du temps seules, très loin de nos familles etc. Pour ce qui est de la pression sur notre taille c’est vrai et faux. Beaucoup de filles commencent à 15 ans et lorsqu’elles deviennent femmes se retrouvent avec des formes normales mais pas adéquates pour ce métier et pensent à mal que s’affamer réglera le problème. Voilà pourquoi beaucoup de filles abandonnent vers la majorité, leurs corps n’est pas “fait pour”. Mais j’aimerais insister sur le fait qu’une fille malade, ça se voit. Et ce n’est ni bon pour l’agence ni pour le client. Et qu’il est impossible de concilier une carrière forte et l’anorexie. Ce métier demande énormément d’énergie. Cela énerve les femmes, mais il faut le dire, une partie de la population est mince et filiforme et c’est comme ca. Nous n’aurons jamais le corps en sablier mais en contrepartie nous avons un beau métier qui a besoin de nous en étant nous même. Pour ce qui est de la relation avec les photographes elle est propre à chacune. Pour ma part j’ai une grande gueule et je ne me fais jamais marcher dessus. Je préfère dire “merde” plutôt que subir des blagues salaces. Je préfère aussi de loin perdre un job plutôt que de passer la journée avec un con qui ne sait pas se tenir. Comme partout, il y a du bon et du mauvais. Chacun sa ligne de conduite.

 

BM : Tu as déménagé depuis peu à New York. Peux-tu nous expliquer les raisons de ce départ ? Cela fait peu de temps que tu exerces la profession de mannequin aux États-Unis mais as-tu déjà remarqué des différences notables entre le métier de modèle à Paris et à New York ?

Les raisons sont multiples. J’ai habité dans toutes les capitales de la mode, et c’est la première (en comptant Paris) ou je me sens “chez moi”. Je n’avais pas prédit d’être connue dans mon pays, et j’avoue que l’expérience ne me plait pas. Par ailleurs il se trouve aussi que lorsque tu es connue, tu n’as plus du tout les mêmes contrats qu’en étant mannequin. Tu deviens une personnalité publique. Et si je continue ce métier c’est pour pouvoir l’exercer dans les conditions que j’aime. A NY tout est possible. Je viens de décrocher en à peine un mois de grosses campagnes, de bons magazines etc. Les gens ne te jugent pas, ils sont beaucoup plus ouverts qu’à Paris. Et il y a beaucoup plus de travail là-bas tout simplement. J’aime ma vie à NY, j’aime la ville, les gens, les jobs. Le principal c’est d’être heureuse et s’il faut déménager pour l’être, ce n’est pas un problème.

 

BM : Tu as également eu une expérience dans le milieu de la télévision dans l’émission du Grand Journal en tant que Miss Météo. Comment cette opportunité est venue à toi ? Est-ce que c’était réellement une chronique qui te tenait à cœur ou tu voyais plus cette opportunité comme un tremplin dans ta carrière d’actrice ? Avec du recul, que retiens-tu de cette expérience et du monde de la télévision ?

La télévision est arrivée dans ma vie comme un cheveu sur la soupe. J’étais en plein tournage. J’ai passé le casting sans savoir quel était réellement le poste de Miss Méteo, ne connaissant pas l’émission. Les gens m’ont conseillé de le faire. J’ai tenté l’expérience. Le souci c’est que les promesses faites le jour de la signature n’ont pas été tenues par mon employeur. Et je me suis retrouvée à faire quelque chose que je n’aimais pas, tous les soirs pendant un an. Cohabiter chaque jour avec des gens hautains et dédaigneux de la classe sociale qu’ils jugeaient inférieurs à eux. Ne venant pas du tout du milieu, ni même de famille aisée, j’ai été choquée par cette attitude. Cette chronique ne m’a tenue à cœur qu’à Cannes où j’ai eu enfin le droit de faire ce que bon me semblait, et pour la première fois j’ai pu m’amuser. Sinon le reste de l’année c’était le jour de la marmotte. Et rentrer chez soi le soir sans être fière de ce qu’on a accompli, je ne le souhaite a personne. Surtout quand tu as l’interdiction de te justifier et de rétablir la vérité. Avec le recul, je retiens que la télévision n’est qu’un tissu de mensonges. On choisit ce que l’on veut montrer de soi, il faut être un peu comédien et pas mal lèche cul. Je ne la regardais déjà que très peu avant, je ne la regarde plus à présent. Pour conclure, les gens connus de la télévision sont en majorité des gros cons et des gros beaufs.

 

BM : On a pu constater que tu étais une fan de cinéma et plus précisément de cinéma d’horreur. Qu’est-ce qui t’attires dans cet univers ? As-tu des films et des réalisateurs de référence à conseiller aux lecteurs ? D’ailleurs, as-tu des projets concrets dans le milieu du cinéma ? Comptes-tu te tourner un jour vers la réalisation ?

J’ai une bouille à conneries comme dirait ma mère mais à l’intérieur j’aime les choses noires, dramatiques et un peu psychos. Pour moi le cinéma est la plus belle manière de m’évader et un bel outil de partage. Je suis une grande fan du cinéma d’horreur des années 80-90, mais aussi de science fiction et drame. Les références pour moi sont Friedkin / Cronenberg / Carpenteur / Ridley Scott / David Lynch / Tarantino. J’ai la chance pour l’instant de n’avoir eu que des rôles importants dans mes projets. J’ai eu beaucoup de scénarios, mais j’estime que si je joue dans un film, je ne dois pas en avoir honte une fois sorti. Donc forcement ça en enlève pas mal. Je préfère attendre 5 ans le bon rôle plutôt que me précipiter et que ma carrière ne dure que 5 ans. J’ai une surprise qui arrive mais je n’ai pas le droit d’en parler pour l’instant. Pour ce qui est de la réalisation, mon mari étant réalisateur, je connais bien ce métier, et pour l’instant le jeu d’acteur me plait bien plus.

 

BM : Enfin, tu es également DJ à tes heures perdues. Est-ce simplement une lubie ou une réelle passion ? Vers quel genre musical te diriges-tu ? Pourrais-tu nous parler des tes dernières découvertes musicales ?

Je suis surtout DJ quand j’ai le temps et l’énergie. J’aime la musique, mais en même temps qui n’aime pas. C’est une belle manière de faire plaisir aux gens, de partager ses goûts et de s’amuser. Nous sommes un duo, nous jouons a quatre mains c’est d’autant plus fun. J’aime les bons vieux rap US, le rock 80’s et la pop britannique. Mais nous sommes dans une période où nous ne pouvons pas échapper aux Hits et les gens s’attendent à les entendre en soirée alors je mixe mes goûts et les nouveautés. Au niveau des découvertes, j’aime beaucoup Mr&Ms, Le dernier album de Snoop Dogg, pareil pour celui d’Eminem.

 

Le Top 2014 by Solweig Lizlow pour Beware Magazine

Un accessoire fétiche? Mon piercing au Septum
Un fashion faux pas ? Les jours où je met mes culottes spéciales “j’ai pas la lessive il ne reste que ca”.
Une marque ? Nike
Une couleur ? Noir (blah blah je sais que ce n’est pas une couleur)
Un make-up? Eyeliner
Un créateur ? Vivienne Westwood
Un mannequin ? Freja Beha (elle est sexy )
Un sac ? Clio Goldbrenner
Ton Blog ?
 http://solweig.tumblr.com/
Un indispensable pour l’année 2014 ? La santé et le sourire

 

Propos recueillis par Sonia Semere et Géraldine Bourlon de Rouvre pour Beware Magazine

Crédits Photos :

Portrait Noir&Blanc : © Pauline Darley
Photo en pied assise : © Madame Figaro
Portrait Couleur : © Solweig pour Mal-Aimée

© Solweig pour Mal-Aimée

© Madame Figaro

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Geraldine
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